Tableau unique L’emplacement du camp abandonné des Grecs dans la plaine de Troie. À gauche du spectateur et à quelque distance dans l’intérieur de Troie, la Citadelle. À droite, le Simoïs, et sur l’un des bords un tumulus, le tombeau d’Achille. Au loin les sommets du mont Ida. Un autel champêtre sur l’avant-scène et près de l’autel un trône élevé.
Acte deuxième
Premier tableau Un appartement du palais d’Énée, qu’éclaire à peine une lampe. Rumeurs de combats éloignés. Énée à demi armé dort sur son lit. Ascagne sort tout effrayé d’un appartement voisin. Il écoute; il s’approche du lit de son père. Les bruits de la ville cessant de se faire entendre, il n’ose pas le réveiller et s’en retourne. D’un coin obscur s’avance vers Énée le spectre sanglant d’Hector d’un pas lent et solennel. Sa barbe et sa chevelure sont souillées et en désordre. Parvenu auprès d’Énée, il reste un instant immobile à le contempler et soupire profondément. Un bruit d’écroulement au loin, plus fort que les précédents, éveille Énée en sursaut. Il voit Hector debout devant lui et après un instant d’indécision il lui adresse la parole, à demi levé sur son lit.
Deuxième tableau Un intérieur du palais de Priam. Dans le fond, une galerie à colonnade dont le parapet peu élevé donne sur une place située à une assez grande profondeur. Entre les colonnades on aperçoit au loin le mont Ida. L’autel de Vesta-Cybèle allumé. Polyxène, femmes troyennes, groupées autour de l’autel. Quelques-unes sont agenouillées, d’autres assises à terre, plusieurs sont couchées sur les gradins de l’autel, la face contre terre. Toutes dans l’attitude du plus profond accablement.
Prologue
Tableau unique La première toile d'avant-scène est livée. - Une seconde toile d'avant-scène est baissée représentant une vue de Troie en flammes. - Un rapsode, en costume grec, récite seul sur le devant du thèâtre. - Le chœur des rapsodes invisibles chante derrière le second rideau.
Acte troisième
Tableau unique Une vaste salle de verdure du palais de Didon à Carthage. Sur l’un des côtés s’élève un trône entouré des trophées de l’agriculture, du commerce, et des arts; sur l’autre côté et au fond un amphithéâtre en gradins, sur lequel une innombrable multitude est assise, au lever de la toile. - Le premier chœur doit être chanté par la troupe chorale ordinaire du thèâtre seulement. - Le chœur général sera exécuté au contraire par tous le choristes supplémentaires, hommes, femmes et enfants, placés sur les gradins avec les choristes du thèâtre.
Acte quatrième
Premier tableau Une forêt vierge d’Afrique, au matin. Au fond, un rocher très élevé. Au bas et à gauche du rocher, l’ouverture d’une grotte. Un petit ruisseau coule le long du rocher et va se perdre dans un bassin naturel bordé de joncs et de roseaux. Deux naïades se laissent entrevoir un instant et disparaissent; puis on les voit nager dans le bassin. Chasse royale. Des fanfares de trompe retentissent au loin dans la forêt. Les naïades effrayées se cachent dans les roseaux. On voit passer des chasseurs tyriens, conduisant des chiens en laisse. Le jeune Ascagne, à cheval, traverse le théâtre au galop. Le ciel s’obscurcit, la pluie tombe. Orage grandissant. Bientôt la tempête devient terrible, torrents de pluie, grêle, éclairs et tonnerre. Appels réitérés des trompes de chasse au milieu du tumulte des éléments. Les chasseurs se dispersent dans toutes les directions; en dernier lieu on voit paraître Didon vêtue en Diane chasseresse, l’arc à la main, le carquois sur l’épaule, et Énée en costume demi-guerrier. Ils sont à pied l’un et l’autre. Ils entrent dans la grotte. Aussitôt les nymphes des bois apparaissent, les cheveux épars, au sommet du rocher, et vont et viennent en courant, en poussant des cris et faisant des gestes désordonnés. Au milieu de leurs clameurs, on distingue de temps en temps le mot : Italie !
Le ruisseau grossit et devient une bruyante cascade. Plusieurs autres chutes d’eau se forment sur divers points du rocher et mêlent leur bruit au fracas de la tempête. Les satyres et les sylvains exécutent avec les faunes des danses grotesques dans l’obscurité. La foudre frappe un arbre, le brise et l’enflamme. Les débris de l’arbre tombent sur la scène. Les satyres, faunes et sylvains ramassent les branches enflammées, dansent en les tenant à la main, puis disparaissent avec les nymphes dans les profondeurs de la forêt. La tempête se calme. Les nuages s’élèvent.
Deuxième tableau Les jardins de Didon sur le bord de la mer. Le soleil se couche.
Acte cinquième
Premier tableau Le bord de la mer couvert de tentes troyennes. On voit les vaisseaux troyens dans le port. Il fait nuit. Un jeune matelot phrygien chante en se balançant au haut du mât d’un navire. Deux sentinelles montent la garde devant les tentes au fond de la scène.
Troisième tableau Une partie des jardins de Didon, sur le bord de la mer. Un vaste bûcher est élevé; on y monte par des gradins latéraux. Sur la plate-forme du bûcher sont placés un lit, une toge, un casque, une épée avec son baudrier, et un buste d’Énée.
Entrent les Prêtres de Pluton, revêtus de costumes funèbres; ils viennent processionnellement se grouper auprès de deux autels où brillent des flammes verdâtres, puis Anna, Narbal, et enfin Didon voilée et couronnée de feuillage. Pendant la première partie du Chœur des prêtres, Anna, s’approchant de sa sœur, lui dénoue sa chevelure et lui ôte le cothurne de son pied gauche *.
(+) Final primitif Remplacé par le texte définitif à partir de la dernière réplique de Didon avant le N. 52.
Épilogue Une toile d’avant-scène s’abaisse, représentant le Temps suivi du cortège des heures, dont douze sont vêtues de tuniques blanches et roses et douze de tuniques noires étoilées d’or. On entend un murmure mystérieux d’orchestre entrecoupé de bruits pompeux.
La toile d’avant-scène se lève et l’on voit dans une gloire le Capitole romain. La scène est vide; sur l’une des côtés seulement la muse de l’histoire, Clio, ayant auprès d’elle une Renommée. On entend retentir dans le mode triomphal la Marche troyenne, transmise par la tradition et devenue le chant de triomphe des Romains.
On voit passer devant le Capitole un guerrier couvert d’une armure éclatante conduisant des légions romaines.
Théàtre
Changements de décor
Tous les décors (ou tableaux) décrits dans le livret.