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| Pastorale. | |
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Scène première |
Le théâtre représente les vergers de Pomone.
Pomone, Juturne, Venilie, Béroé. |
 Q 
Pomone, Juturne, Venilie, Béroé
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POMONE |
Passons nos jours dans ces vergers,
loin des amours et des bergers.
Passons nos jours,
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POMONE, JUTURNE |
passons nos jours
loin des bergers et des amours.
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POMONE |
Qui voudra s'engage
sous les lois d'amour;
qui voudra s'engage.
Et fasse la cour
à ce dieu volage.
Qui voudra l'adore.
Pour moi je l'abhorre.
Le flot de la mer
est moins infidèle;
la fleur en est belle,
mais le fruit amer.
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POMONE, JUTURNE |
La fleur en est belle
mais le fruit amer.
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VENILIE |
Qui croit ce cajoleur
n'a que peine et douleur.
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JUTURNE |
Dans l'empire amoureux,
le sort le plus heureux
est le plus dangereux.
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VENILIE |
Le flot de la mer
est moins infidèle.
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JUTURNE |
La fleur en est belle,
mais le fruit amer.
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JUTURNE, VENILIE |
La fleur en est belle,
mais le fruit amer.
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JUTURNE |
Le doux plaisir d'amourette
est une tendre fleurette,
qui ne dure qu'un matin,
il a le destin
des plus belles choses;
il naît, il fleurit, il passe en un jour.
Les chaînes d'amour,
sont chaînes de roses.
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JUTURNE, VENILIE |
Les chaînes d'amour,
sont chaînes de roses.
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POMONE |
Passons nos jours dans ces vergers,
loin des amours et des bergers.
Passons nos jours,
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POMONE, JUTURNE |
passons nos jours,
loin des bergers et des amours.
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Scène deuxième |
Pomone, Juturne, Venilie, Béroé, Flore. |
<- Flore
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FLORE |
Ah ! ma sœur, à quoi penses-tu ?
Veux-tu bannir de ton empire
ce dieu puissant, dont la vertu
anime tout ce qui respire,
et dont les fécondes chaleurs
font naître tes fruits et mes fleurs ?
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POMONE |
Je consens que ses flammes
brûlent tout l'univers;
pourvu que dans nos âmes
il trouve incessamment la glace et les hivers.
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FLORE |
Ah ! si tu connaissais comme moi ses délices !
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BÉROÉ |
Ah ! si tu connaissais comme moi ses malices !
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FLORE |
De combien de douceurs il flatte nos désirs !
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BÉROÉ |
Combien il cause de soupirs !
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FLORE |
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BÉROÉ |
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FLORE |
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BÉROÉ |
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FLORE |
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BÉROÉ |
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BÉROÉ, FLORE |
De vivre dans ses chaînes !
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POMONE |
Il a des biens, il a des peines,
et je ne veux que des plaisirs.
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Scène troisième |
Pomone, Juturne, Venilie, Béroé, Flore, Le dieu des jardins, Troupe de jardiniers. |
<- Le dieu des jardins, Troupe de jardiniers
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LE DIEU DES JARDINS
Soulage donc les flammes
du grand dieu des jardins;
de plaisirs éternels il sait remplir les âmes,
renonce pour jamais à l'amour des blondins;
faibles, trompeurs, inconstants et badins,
unissons nos cœurs et nos empires:
ajoute aux fruits de tes vergers,
les herbes de mes potagers.
Joins mes melons à tes poncires;
et mêle parmi tes pignons,
mes truffes et mes champignons.
|  (♦)
(♦)
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Scène quatrième |
Pomone, Juturne, Venilie, Béroé, Flore, Le dieu des jardins, Faune, Troupe de jardiniers, Troupe de bouviers. |
<- Faune, Troupe de bouviers
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FAUNE |
C'est bien à toi, dieu misérable,
de prétendre à tes maux quelque soulagement !
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LE DIEU DES JARDINS |
C'est bien à toi, monstre effroyable
de servir un objet si rare et si charmant !
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FAUNE |
Elle a beau résister et faire la mutine;
c'est à moi...
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FAUNE, LE DIEU DES JARDINS |
C'est à moy que le ciel la destine.
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LE DIEU DES JARDINS |
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LE DIEU DES JARDINS, FAUNE |
tout cède, tout se rend à mou pouvoir divin.
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FLORE |
Vous le dites en vain.
On vous connaît tous deux; mais éprouvons les vôtres
faites chanter les uns, faites danser les autres.
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| Le Dieu des jardins fait avancer sa troupe. | |
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LES JARDINIERS
Vive le Dieu des jardiniers !
II est toujours prêt à bien faire;
bergères, portez vos paniers.
Il a de quoi vous satisfaire.
Sans lui les jeux, les passe-temps,
n'ont qu'une douceur imparfaite;
et s'il n'est de la fête,
l'on ne rit pas longtemps.
Rien n'est si doux que sa fureur,
ni si plaisant que sa folie;
elle bannit de notre cœur,
la plus noire mélancolie.
Sans lui les jeux, les passe-temps,
n'ont qu'une douceur imparfaite
et s'il n'est de la fête,
l'on ne rit pas longtemps.
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LE DIEU DES JARDINS
(à Faune) |
Hé bien ! dans tes buissons,
tes oiseaux chantent-ils de pareilles chansons ?
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FAUNE |
Il est vrai que jamais rossignols d'Arcadie
n'ont fait plus douce mélodie.
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LE DIEU DES JARDINS
(aux bouviers) |
À vous bouviers,
illustre bande,
touchez, touchez, n'importe menestriers,
passepied, menuet, gavotte ou sarabande.
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| La troupe s'écarte pour faire place aux danseurs et ensuite se rassemble. | |
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FAUNE, LE DIEU DES JARDINS
(à Pomone) |
Couronnez, il est temps, couronnez le vainqueur;
donnez-lui votre main, donnez-lui votre cœur.
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POMONE
(à ses nymphes) |
Cueillez, nymphes, dans ces prairies,
cueillez pour eux des guirlandes fleuries.
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| Pomone fait signe à ses nymphes de jouer ses amans; elles feignent d'aller cueillir des fleurs. | |
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POMONE
(à Flore) |
Et vous ma soeur,
couronnez le vainqueur.
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| Elle fait un pareil signe à Flore, et elle se cache pour les observer et pour en rire. | |
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Scène cinquième |
Flore, Juturne, Venilie, Béroé, Le dieu des jardins, Faune, Troupe de jardiniers, Troupe de bouviers. |
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FAUNE, LE DIEU DES JARDINS
(à Pomone) |
Donnez-lui votre main, donnez-lui votre cœur.
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| Les nymphes apportent à Flore une corbeille, dans laquelle est une couronne d'épines et une autre de chardons. | |
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FLORE
(aux dieux) |
Venez voir couronner vos tendres amourettes,
et recevoir le premier de ses dons.
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| Elle tire les denx couronnes de la corbeille, et faisant l'étonnée leur dit, en se moquant | |
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FLORE |
Ah ! pour un plus heureux on garde les fleurettes !
Pour vous l'épine et les chardons.
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FLORE, JUTURNE, VENILIE, BÉROÉ |
Ah ! pour un plus heureux on garde les fleurettes !
Pour vous l'épine et les chardons.
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| Flore donne au dieu des jardins la couronne d'épines, à Faune, celle de chardons. | |
| | Pomone, Juturne, Venilie, Béroé, Flore ->
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Scène sixième |
Faune, Le dieu des jardins, Troupe de bouviers, Troupe de jardiniers |
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FAUNE |
(montrant au dieu et à sa troupe la couronne d'épines qui leur a été donnée)
Voilà le prix de vos musiques,
et ce que méritent vos chants.
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| Ritournelle pendant laquelle les bouviers dansent en se moquant. | |
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LE DIEU DES JARDINS |
(montrant à Faune et à sa troupe la couronne de chardons)
Voilà le fruit du dieu des champs,
et de quoi paître ses bourriques.
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LE DIEU DES JARDINS, LES JARDINIERS |
Voilà le fruit du dieu des champs,
et de quoi paître ses bourriques.
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| | Faune, Le dieu des jardins, Troupe de bouviers, Troupe de jardiniers ->
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Scène septième |
Vertumne. |
<- Vertumne
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Hélas ! que me sert-il de changer tous les jours,
de forme et de figure,
et de me déguiser à toute la nature,
si je ne puis changer l'objet de mes amours !
J'aime une insensible maîtresse,
une ingrate et fiere déesse,
qui sent du tourment
et des soins d'un amant.
Que ferons-nous, mon cœur, en des peines si dures !
Ah ! puisque vainement je dirais mes langueurs,
il faut nous transformer et, sous d'autres figures
tâcher de vaincre ses rigueurs !
Vous, que le ciel soumet à ma puissance,
holà, Folets, venez, suivez mes pas.
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| Une troupe de Folets volent de tous les côtés du théâtre. | |
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Maïs ne vous montrez pas;
à mes lois seulement rendez obéissance.
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| Ils disparaissent. | |
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