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Scene premiere |
Le théâtre représente un jardin délicieux, qui forme les avenuës de la forêt d'Aricie: on y voit Aricie, couchée sur un lit de verdure.
Aricie. |
 Q 
Aricie
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ARICIE |
Ou suis-je ? de mes sens j’ai recouvré l’usage;
dieux, ne me l’avez-vous rendu,
que pour me retracer l’image
du tendre amant que j’ai perdu ?
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| La clarté se redouble. | |
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Quel doux concerts ! quel nouveau jour m’éclaire !
Non, non; ces sons harmonieux,
ce soleil qui brille à mes yeux,
sans Hippolyte, helas ! rien ne me sçauroit plaire.
Mes yeux, vous n’êtes plus ouverts,
que pour verser des larmes.
En vain d’aimables sons font retentir les airs;
je n’ai que des soupirs, pour répondre aux concerts,
dont ces lieux enchantés viennent m’offrir les charmes.
Mes yeux, vous n’êtes plus ouverts,
que pour verser des larmes.
| S
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| Diane descend dans une gloire. | |
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Scene deuxiesme |
Diane, Aricie, Bergèrs et Bergères. |
<- Diane, Bergèrs, Bergères, Une bergère
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CHŒUR |
Descendez, brillante immortelle;
regnez à jamais dans nos bois.
| S
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ARICIE |
Ciel ! Diane ! malgré ma disgrace cruelle,
signalons l’ardeur de mon zèle
pour la divinité qui me tient sous ses loix.
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CHŒUR |
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ARICIE |
Joignons nous aux voix
de cette troupe fidelle.
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Descendez, brillante immortelle.
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CHŒUR |
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DIANE |
Peuples toûjours soûmis à mon obéïssance,
que j’aime à me voir parmi vous !
Je fais mes plaisirs les plus doux
de regner sur des cœurs où regne l’innocence.
Pour dispenser mes loix dans cet heureux séjour,
j’ai fait choix d’un heros qui me chérit, que j’aime;
célébrez cet auguste jour;
que pour ce nouveau maître, ainsi que pour moi-même,
les plus beaux jeux soient préparez.
Allez-en prendre soin.
(à Aricie)
Vous, nymphe, demeurez.
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| | Bergèrs, Bergères, Une bergère ->
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Scene troisiesme |
Diane, Aricie. |
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DIANE |
Et vous: troupe à ma voix fidelle,
doux zephirs, volez en ces lieux;
il est temps d’apporter le dépôt précieux
que j’ai commis à vôtre zéle.
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| Les zephirs amenent Hippolyte dans un char. | |
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Scene sixiesme |
Diane, Hippolyte, Aricie. |
<- Zephirs, Hippolyte
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HIPPOLYTE
Aricie, est-ce vous que je voi.
Que mon sort est digne d’envie !
le moment qui vous rend à moi,
est le plus heureux de ma vie.
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Ensemble
ARICIE
Hippolyte, est-ce vous que je voi.
Que mon sort est digne d’envie !
le moment qui vous rend à moi,
est le plus heureux de ma vie.
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DIANE |
Tendres amans, vos malheurs sont finis;
pour votre hymen tout se prépare:
ne craignez plus qu’on vous sépare,
c’est moi qui vous unis.
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| Bruits de musettes. | |
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Les habitans de ces retraites
ont préparé pour vous les plus aimables jeux;
et déja leurs douces musettes
annoncent le moment heureux,
où vous allez regner sur eux.
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Scene cinquiesme |
Diane, Hippolyte, Troupe d'habitants de la forêt d'Aricie. |
<- Troupe d'habitants de la forêt d'Aricie, Une bergère
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CHŒUR
Chantons sur la musette,
chantons,
au son qu’elle répette,
dansons.
Que l’echo fidèle
rende nos chansons.
Chantons, etc.
Bergère trop cruele,
goûtez les tendres leçons.
Chantons sur la musette, etc.
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| On danse. | |
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UNE BERGÈRE
Plaisirs, doux vainqueurs,
a qui tout rend les armes,
enchaînez les cœurs;
plaisirs, doux vainqueurs,
rassemblez tous vos charmes;
enchantez tous les cœurs.
Que l’amour a d’appas;
regnez, ne cessez pas
de voler sur ces pas.
Plaisirs, doux vainqueurs,
etc.
C’est aux ris, c’est au jeux
d’embellir son empire;
qu’aussi-tôt qu’on soupire,
l’on y soit heureux.
Plaisirs, doux vainqueurs,
etc.
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| On danse. | |
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DIANE |
Bergèrs, vous allez voir combien je suis fidèle
a tenir ce que je promets;
le heros, qui sur vous va regner desormais,
sera le prix de votre zèle.
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CHŒUR
Que tout soit heureux sous les loix
du roi que Diane nous donne;
que tout applaudisse à son choix;
c’est la vertu qui le couronne.
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| On danse. | |
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UNE BERGÈRE
Rossignols amoureux, répondez à nos voix;
par la douceur de vos ramages,
rendez les plus tendres hommages
a la divinité qui regne dans nos bois.
| S
 (♦)
(♦)
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| Un ballet général termine le divertissement. | |
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