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Scène première |
Le thèâtre représente un riant paysage d'Italie; à gauche des spectateurs, une porte extérieure de l'auberge, et devant, un bouquet d'arbres; à droite, une table et un banc de pierre, et derrière, un bosquet; au fond, une montagne et plusieurs sentiers pour y arriver. Au sommet de la montagne, un ermitage avec un clocher. Diavolo, seul, descendant de la montagne |
Q
Le marquis
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[N. 12 - Récitatif et Air] | N
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J'ai revu nos amis ! tout s'apprête en silence
pour seconder ma vengeance,
et pour combler tous mes vœux;
est-il un destin plus heureux ?
| S
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Je vois marcher sous ma bannière
des braves qui me sont soumis;
j'ai pour sujets et tributaires
les voyageurs de tous pays.
Aucun d'eux ne m'échappe,
je leur commande en roi,
et les soldats du pape
tremblent tous devant moi.
On m'amène un banquier: ~ De l'or ! ~ De l'or ! ~ De l'or !
Là c'est un grand seigneur: ~ De l'or ! ~ De l'or ! ~ De l'or !
la c'est un fournisseur: ~ Que justice soit faite !
De l'or ! de l'or ! bien plus encore.
Là c'est un pauvre pèlerin:
~ Je suis sans or, je suis sans pain !
~ En voici, camarade; et poursuis ton chemin.
Là, c'est une jeune fillette !
Comme elle tremble, la pauvrette !
« Par charité, laissez-moi, je vous prie !
Ah ! ah ! ah ! ah !
Par charité, ne m'ôtez pas la vie.
Ah ! ah ! ah ! ah !
Grâce, monseigneur le brigand !
Je ne suis qu'une pauvre enfant. »
Nous ne demandons rien aux belles:
l'usage est de les épargner;
mais toujours nous recevons d'elles
ce ce que leur cœur vout nous donner.
Ah ! quel plaisir et quel enchantement !
le bel état que celui de brigand !
Mais, mais dans cet état charmant...
Il faut nous hâter, le temps presse,
il faut se hâter de jouir !
Le sort qui nous caresse
demain pourra nous trahir.
Quand des périls de toutes espèce
semblent toujours nous menacer,
et plaisirs et richesses,
il faut gaîment tout dépenser.
Ah ! le bel état !
Aussi puissant qu'un potentat,
partout j'ai des droits,
et moi-même je le perçois.
Je prends, j'enlève, je ravis
et le femmes et les maris.
J'ai fait battre souvent leur cœur,
l'un d'amour, l'autre de frayeur.
L'un en tremblant dit: Monseigneur !
et l'autre dit: Cher voleur ! cher voleur !
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Oui, tout mon plan est arrêté, et j'espère que cette fois messire Lorenzo ne pourra plus le déranger. Six heures viennent de sonner à l'horloge de l'auberge ! dans une heure j'en serai débarassé. Il est jaloux; il est brave; il ira au rendez-vous.
(souriant)
J'ai donné ma procuration à mes compagnons qui l'attendent, et qui se font toujours une fête de mettre du plomb dans la tête d'un brigadier romain. Moi, pendant ce temps, et sitôt que le détachement sera parti... Oui, si j'ai bonne mémoire, le père de Zerline, Mathéo, revient ce matin avec son genre pour la noce; et pendant qu'ils seront tous à la chapelle, les billets de banque à milord, ses bijoux, et jusqu'à milady... je lui dois cela, je l'inviterai à venir passer quelque temps avec nous à la montagne. En sera-t-elle fâchée ? Elle le dira.
(avec fatuité)
Mais je ne le crois pas, il est si agréable de pouvoir raconter son aventure dans toutes les sociétés de Londres.
(contrefaisant une voix de femme)
« Ah ! ma chère, quelle horreur ! j'ai été enlevée par les brigands les plus amaibles et les plus respectueux. - Vraiment ? - Je vous le jure. » Elle voudront toutes, d'après cela, faire le voyage d'Italie.
(regardant autour de lui)
L'essentiel est de guetter le départ de Lorenzo, et celui du détachement. Je ne vois pas paraître Beppo et Giacomo qui j'ai laissés ici en éclaireurs; et je n'ose les aller chercher dans l'auberge; car les carabiniers sont sur pied, et si je rencontrais ce paysan qu'ils ont amené et qui me connaît... Un ingrat ! qu'on s'est contenté de voler. Voilà une leçon pour l'avenire.
(écoutant)
On vient !
(tirant des tablettes)
Ayons recours au messager convenu.
(montrant un des arbres du bosquet à droite)
Le creux de cet arbre... à Beppo et à Giacomo, deux mots qu'eux seuls pourront comprendre.
(il déchire la feuille de ses tablettes, la ploie, la jette dans l'arbre et s'éloiger par la droite)
| Le marquis ->
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Scène deuxième |
Mathéo, Francesco, Paysans et Paysannes, paraissant au haut de la montagne. Ils ont tous des feuillages à leur coiffure. |
<- Mathéo, Francesco, Paysans, Paysanes
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[N. 13 - Scène et Chœur] | N
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LE CHŒUR
C'est aujourd'hui pâques fleuries !
De nos vallons, de nos prairies,
accourrez tous; voici
ce jour si joli !
Garçons, fillettes,
vite, qu'on mette
de verts rameaux
à vos chapeaux.
C'est grande fête !
Voici, voici
ce jour si joli !
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Scène troisième |
Les précédens, descendant de la montagne, Beppo et Giacomo, sortant de la gauche, près de l'auberge. |
<- Beppo, Giacomo
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GIACOMO |
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BEPPO |
C'est bien le moins qu'on prenne
une heure de sommeil.
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GIACOMO |
Et si le capitaine
nous attendait ?
(s'arrêtant sous le bosquet à gauche)
Eh ! mais voici tout le hameau.
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BEPPO |
Eh ! oui, c'est jour de fête, et cependant, regarde,
tu n'as pas seulement un buis à ton chapeau !
Veux-tu donc nous porter malheur ?
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GIACOMO |
(cueillant une branche d'arbre)
Le ciel m'en garde !
Dès long-temps pour son zèle on connaît Giacomo.
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LE CHŒUR
C'est aujourd'hui pâques fleuries !
De nos vallons, de nos prairies,
accourrez tous; voici
ce jour si joli !
Garçons, fillettes,
vite, qu'on mette
de verts rameaux
à vos chapeaux.
C'est grande fête !
Voici, voici
ce jour si joli !
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MATHÉO |
Est-il un plus beau jour pour entrer en ménage ?
(à Francesco qui est près de lui, le bouquet au côté)
Mon gendre, avant d'offrir vos vœux et votre hommage
(montrant des jeunes filles e des garçons qui s'arrêtent au haut de la montagne, et qui s'agenouillent à la porte de l'hermitage)
à Notre-Dame des Rameaux,
faisons comme eux la prière d'usage.
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LE CHŒUR |
(se mettant à genoux)
Ô sainte vierge des rameaux,
exauce aujourd'hui nos prières !
Veille toujours sur nos chaumières !
Protège toujours nos travaux !
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MATHÉO |
(montrant sa maison, où est sa fille)
Conserve à ma tendresse
l'enfant que je chéris !
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CHŒUR DE GARÇONS |
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CHŒUR DE FILLES |
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CHŒUR DE GARÇONS ET FILLES |
O sainte vierge des rameaux,
exauce aujourd'hui nos prières !
Veille toujours sur nos chaumières !
Protège toujours nos travaux !
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| |
| (Mathéo leur montre la porte de l'auberge, et engage tous les gens de la noce à entrer chez lui) | |
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LE CHŒUR |
C'est grande fête
aujourd'hui.
Garçons, fillettes,
voici, voici
ce jour si joli !
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| (Ils sortent tous par la porte à gauche.) | Mathéo, Francesco, Paysans, Paysanes ->
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Scène quatrième |
Beppo, Giacomo. |
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GIACOMO |
Ils s'éloignent.
(regardant par les sentiers du fond qui sont à droite et à gauche)
Vois-tu le capitaine ?
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BEPPO |
(s'asseyant sur le banc à droite)
Non, il est peut-être déjà parti.
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GIACOMO |
Et que fais-tu là ? à quoi t'occupes-tu ?
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BEPPO |
Je m'occupe... à rien faire; c'est si doux de ce beau soleil-là !
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GIACOMO |
Dans le cas où le capitain ne pourrait nous rejoindre, il a dit que nous trouverions ses instructions dans le creux de l'arbre, près de la treille.
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BEPPO |
(se retournat et mettant son bras dans l'arbre)
C'est ici; il y a quelque chose, un papier, et de son écriture.
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GIACOMO |
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BEPPO |
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GIACOMO (lisant) |
« Dès que l'amoureux de la petite sera parti pour le rendez-vous où nos braves l'attendent, les carabiniers pour leur expédition contre nous, et les gens de l'auberge pour la noce, vous m'en avertirez en sonnant la cloche de l'ermitage. Je viendrai alors avec quelques braves, et me charge de milord et de milady. Attendez-moi. »
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BEPPO |
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GIACOMO |
Clair ou non, des qu'il le dit, il faut le faire; il s'agit de guetter le départ des carabiniers.
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BEPPO |
Ce ne sera pas long, nous venons de les voir sur pied et prêts à se mettre en route.
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GIACOMO |
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BEPPO |
Il n'y a qu'une chose qui m'embarrasse. Attaquer ce milord un dimanche ! un jour de fête !
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GIACOMO |
Si c'était un chrétien, mais un Anglais ! cela doit nous porter bonheur pour le reste de l'année.
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BEPPO |
Tu as raison; que le ciel nous soit en aide !
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GIACOMO |
Mais tiens, voici l'amoureux, le brigadier Lorenzo, qui vient de ce côté; il est triste, il soupire.
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BEPPO |
Il fait bien de se dépêcher; car s'il va au rendez-vous que lui prépare le capitaine, il n'aura pas long-temps à soupirer.
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GIACOMO |
Viens, laisson-le, et ne le perdons pas de vue...
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| (Ils s'éloignent par le sentier à droite qui est derrière la treille.) | Beppo, Giacomo ->
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Scène cinquième |
Lorenzo, sortant de l'auberge, à gauche. |
<- Lorenzo
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[N. 14 - Romance] | N
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| Premier couplet | |
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Pour tonjours, disait-elle,
je suis à toi;
le sort peut bien t'être infidèle,
mais non pas moi.
Et déjà la perfide adore
un autre amant !
Ah ! je ne puis le croire encore:
je l'aimais tant !
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| Deuxième couplet | |
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Allons, que l'honneur seul me guide !
Je voux la fuir !
Je voux oublier la perfide,
et puis mourir !
Oui, je la hais, oui, je l'abhorre;
et cependant
je ne puis l'oublier encore:
je l'aimais tant !
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Et j'ai su me contraindre, j'ai eu le courage de l'épargner ! quand je puis, à haute voix, devant son père, devant toute le monde, lui reprochersa trahison ! Qu'ai-je dit ? moi ? déshonorer celle que j'ai aimée, la perdre à jamais ! non, qu'elle se marie, qu'elle soit heureuse si elle peut l'être; elle n'entendra de moi ni plaintes, ni reproches. Voici bientôt l'heure du rendez-vous; j'irai, j'irai me faire tuer pour elle, ce sera ma seule vengeance.
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Scène sixième |
Lorenzo, Mathéo, Zerline, sortent de l'auberge à gauche. |
<- Mathéo, Zerline
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MATHÉO |
Mettez là une table et du vin ! les gens de la noce et le carabiniers ne seront pas fâchés de boire un coup avant de partir. Des carabiniers, c'est toujours altéré !
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| |
| (Mathéo va et vient pendant toute la scène suivante. Durant ce temps, Zerline s'est approchée de Lorenzo qui est dans le coin a droite.) | |
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ZERLINE (timidement) |
Lorenzo, c'est moi qui vous cherche. Voici mon père de retour.
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LORENZO |
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ZERLINE |
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LORENZO (un peu ému) |
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ZERLINE |
Il me l'a présenté comme son gendre. Tout est prêst pour notre marriage.
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LORENZO (à part) |
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ZERLINE |
Dans une heure, je vais être à un autre, si vous ne parlez pas, si vous ne daignez pas m'expliquer votre étrange conduite.
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MATHÉO (à la table à gauche) |
Qu'est-ce que tu fais donc, au lieu de venir m'aider ?
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ZERLINE (allant à lui tout en regardant Lorenzo) |
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Scène septième |
Les précédents, Beppo et Giacomo entrent par la droite. |
<- Beppo, Giacomo
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BEPPO |
(s'asseyant près de la table à droite sous la treille)
D'ici nous pouvons tout surveiller.
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ZERLINE |
(qui s'est approchér de Lorenzo)
Lorenzo, dites-moi la vérité; qu'avez-vous contre moi ? qu'avez-vous à me reprocher ?
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BEPPO, GIACOMO |
(frappant sur la table)
Allons, la fille ! ici ! à boire !
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MATHÉO |
Eh bien ! eh bien ! tu n'entends pas qu'on t'appelle ?
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ZERLINE (avec impatience) |
Tout à l'heure. Il s'agit bien de cela dans ce moment !
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| (Elle fait un signe à un garçon qui apporte à boire à Beppo et à Giacomo. Zerline cherche encore à parler à Lorenzo; mais dans ce moment entrent les cavaliers.) | |
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Scène huitième |
Les précédens, Soldats du détachement |
<- Soldats
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[N. 15 - Finale] | N
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LE CHŒUR |
Allons, allons, mon capitaine,
voici le jour qui nous ramène
et les combats et le plaisir.
Allons, allons, il faut partir !
| S
(♦)
(♦)
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MATHÉO |
Quoi ! Déjà vous mettre en campagne !
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LE CHŒUR |
Dès long-temps l'aurore a paru:
sept heures vont bientôt sonner.
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LORENZO |
(à part)
Qu'ai je entendu ?
(aux soldats)
Nous partons.
(à un sous-officier qu'il prend à part)
Écoute: au pied de la montagne
un quart d'heure tu m'attendras;
et, si je ne reparais pas,
à ma place commande et dirige leur zèle.
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MATHÉO |
Quoi ! seul dans ces rochers !
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LORENZO |
C'est l'honneur qui m'appelle !
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BEPPO (à part) |
C'est à la mort qu'il va courir.
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GIACOMO |
Enfin, enfin, il va partir !
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ZERLINE |
Je ne puis le laisser partir.
Il faut...
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| (Elle va s'avancer vers lui; en ce moment Francesco et toute la noce arrivent et l'entournent.) | <- Francesco, Toute la noce, Le paysan, Milord, Paméla
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Scène neuvième |
Les précédens, Habitans et Habitantes du village, avec des bouquets, Milord, Paméla. |
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CHŒUR DE VILAGEOIS
Allons, allons, jeunes fillettes,
le tambourins et les musettes
annoncent l'instant du plaisir;
et pour la noce il faut partir.
|
Ensemble
CHŒUR DE SOLDATS
Allons, allons, mon capitaine,
voici le jour qui nous ramène
et les combats et les plaisirs.
Allons, allons, il faut partir !
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MATHÉO |
(unissant Francesco et Zerline)
Allons, enfans, votre bonheur commence.
(à Zerline, montrant Francesco)
Dans un instant il recevra ta foi.
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ZERLINE |
Tout est fini ! pour moi, plus d'espérance !
(voyant Lorenzo qui va partir, elle s'approche de lui)
Ah ! Lorenzo, de grâce, écoutez-moi !
Qu'ai-je donc fait ?
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LORENZO |
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ZERLINE (à haute voix) |
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LORENZO |
(à demi-voix, et lui imposant silence)
Imprudente !
Songez à cet amant que cette nuit j'ai vu
non loin de vous caché...
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ZERLINE |
Qu'ai je entendu ?
De surprise et d'horreur, je suis toute tremblante !
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| |
| (Lorenzo, qui s'est brusquement éloigné d'elle, va retrouver ses soldats qui sont au fond du thèâtre, et les range en bataille.) | |
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BEPPO |
(sur la droite, près de la table, et buvant)
Partent-ils ?
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GIACOMO |
(de même)
Dans l'instant.
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ZERLINE |
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BEPPO |
(frappant sur la table et appellant)
Holà ! du vin !
(se retournant et apercevant Zerline qu'il montre à Giacomo)
Eh ! mai ! vois donc, c'est la jeune fillette
qui fut hier au soir si longue à sa toilette.
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GIACOMO |
Et qui se trouve si bien faite;
il t'en souvient ?
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BEPPO |
Oui, c'est original.
(riant)
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| |
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« Oui, voilà, pour une servante,
une taille qui n'est pas mal.
(imitant la posture de Zerline devant la glace)
Vraiment, vraiment, ce n'est pas mal. »
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ZERLINE (étonnée) |
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BEPPO, GIACOMO |
Ah ! ah ! ce n'est pas mal:
ella a raison d'être contente.
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ZERLINE |
(cherchant à rappeler ses idées)
Qu'ont-ils dit ? quel est donc ce mystère infernal ?
| |
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MATHÉO, LE CHŒUR
Allons, allons, jeunes fillettes,
le tambourins et les musettes
annoncent l'instant du plaisir;
et pour la noce il faut partir.
BEPPO, GIACOMO
Bon, bon, bon, il va partir !
C'est à la mort qu'il va courir.
Oui, tout semble nous réussir;
c'est bien, c'est bien, ils vont partir.
ZERLINE
Qui donc ainsi m'a pu trahir ?
Par quel moyen le découvrir ?
Ô mon dieu ! viens me secourir !
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Ensemble
SOLDATS
Oui, c'est l'honneur qui nous appelle !
Nous saurons courir avec zèle
au danger ainsi qu'au plaisir;
allons, allons, il faut partir.
LORENZO
Oui, de ces lieux il faut partir,
et pour jamais je dois la fuir.
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| (À la fin de cet ensemble, Lorenzo, qui a rangé ses soldats en bataille, leur crie:) | |
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LORENZO |
Portez armes ! en avant ! marche !
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| (Ils défilent devant lui et commencent à gravir la montagne; Mathéo vient prendre la main à Zerline et lui montre la noce qui se dispose aussi à partir. En ce moment, Zerline voit Lorenzo qui s'éloigne; et, hors d'elle-même, elle s'elance au milieu du thèâtre. Pendant ce temps, l'orchestre continue, et on entend touiours un roulement lointain de tambours.) | |
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ZERLINE |
Arrêtez, arrêtez tous, écoutez-moi !
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TOUS |
(l'entournant)
Qu'a-t-elle donc ?
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ZERLINE |
(regardant Lorenzo qui est redescendu près d'elle)
J'ignore qui a fait naître les soupçons aux quels je suis en butte, et je cherche en vain à me les expliquer; mais je sais qu'hier soir j'étais seule dans ma chambre,
(avec force et regardant Lorenzo)
oui, seule ! Je pensais à des personnes qui me sont chères, et je me rappelle avoir proféré tout haut des paroles que dieu seul a dû entendre, et cependant on vient de les répéter tout à l'heure près de moi.
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LORENZO |
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ZERLINE |
(montrant Beppo et Giacomo)
Ces deux hommes que je ne connais pas. Ils étaient donc près de moi, cette nuit ! à mon insu !
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LORENZO |
Dans quel but ? dans quelle intention ? Il faut le savoir.
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| |
| (Le morceau de musique reprend.) | |
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TOUS |
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LORENZO |
(à ses soldats, montrant Beppo et Giacomo)
Qu'on s'assure de tous les deux !
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LE CHŒUR
Il a raison, le capitaine;
saisissez-les.
Saisissons-les ! saisissons-les !
On connaîtra qui les amène;
oui, l'on connaîtra leurs projects.
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Ensemble
LORENZO, ZERLINE
Pour moi quelle lueur soudaine !
Il faut pénétrer leurs secrets;
du ciel la bonté souveraine
peut me rendre à ce que j'aimais !
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| |
| |
LORENZO |
Seraient-ce ces bandits que poursuivent nos armes ?
(faisant approcher un paysan)
Toi qui connais leur chef et dois nous le livrer,
regarde bien, et parle sans alarmes:
est-ce l'un d'eux ?
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LE PAYSAN |
(après les avoir regardés quelque temps)
Non, non.
| |
BEPPO, GIACOMO (à part) |
| |
LORENZO (les regardant) |
Ils ne m'en sont pas moins suspects.
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MATHÉO |
(montrant à Lorenzo deux poignards et un papier)
Voici des armes,
un billet dont sur eux on vient de s'emparer.
| |
LORENZO |
(le prenant vivement)
Lisons.
| |
| (Même effet que plus haut. L'orchestre continue seul et en sourdine.) | |
|
(lisant une partie de la lettre à voix basse et le reste tout haut)
Dès que les carabiniers et les gens de la noce seront partis, vous m'en avertirez en sonnant la cloche de l'ermitage; je viendrai alors avec quelques braves, et me charge de milord et de milady.
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TOUS |
| |
MILORD, PAMÉLA |
(tremblans)
C'est un complot contre nous deux.
(à Lorenzo)
Que veut dire ceci ?
| |
LORENZO |
Nous la saurons.
(Il parle bas à un de ses soldats.)
| |
MILORD |
Je tremble.
(à Paméla)
Pour toi.
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PAMÉLA |
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MILORD |
Non, pour tous deux.
Que l'amour...
| |
PAMÉLA |
...ou du moins que la peur nous rassemble.
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LORENZO |
(au soldat à qui il a parlé bas)
Ainsi que je l'ai dit, va, dispose-les tous.
(à un autre soldat, lui montrant Giacomo)
Toi, monte à l'ermitage avec lui; s'il hésite,
qu'à l'instant même il tombe sous tes coupe.
(aux gens de la noce)
Vous, mes amis, cachez-vous vite
derrière ces buissons épais.
(à Beppo)
Pour toi, reste seul ici, reste !
et si pour nous trahir tu fads le moindre geste...
frappant sur sa carabine et lui montrant ler buisson à gauche
songe que je suis là ! tu m'entends ?
| |
BEPPO (tremblant) |
| |
LORENZO |
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| |
| (Un soldat est monté avec Giacomo à l'ermitage qui est au haut de la montagne, en face le spectateur. Le soldat est dans l'intérieur de la chapelle; on ne voit par une des fenêtres du clocher que le bras de Giacomo qui sonne lentement la cloche. Les carabiniers sont à droite et à gauche dans les ravins qui bordent le thèâtre. Dans le bosquet à droite, Francesco, les paysans. Dans le bosquet à gauche du spectateur, et prèe de la porte de l'auberge, Lorenzo, Zerline, milord, Paméla. Beppo est seul au milieu du thèâtre. La cloche commence à sonner.) | |
| |
LORENZO |
Dieu puissant, que j'implore,
seconde mon dessein.
| |
LE CHŒUR |
Dieu puissant, que j'implore,
seconde son dessein.
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BEPPO |
(seul au milieu du thèâtre, et jetant autour de lui des regards effrayés)
Dieu puissant, que j'implore,
renverse leur dessein.
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| |
ZERLINE |
| |
LORENZO |
| |
BEPPO (à part) |
Puisse-t-il rester en chemin !
| |
MATHÉO |
(au fond du thèâtre, sur la première élévation)
Quelqu'un s'avance.
| |
LORENZO |
Garde à vous ! du silence !
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| |
| (Tous les soldats disparaissent à droite et à gauche derrière les arbres et les rochers. Le marquis paraît au fond du thèâtre par la droite de la montagne. Il s'arréte, regarde d'en haut, n'aperçoit à l'ermitage que Giacomo qui continue à sonner, et Beppo sur le devant.) | Soldats ->
<- Le marquis, Ses compagnons
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LE MARQUIS (appelant) |
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LORENZO |
(caché par le bosquet, et couchant Beppo en joue avec sa carabine)
Ne bouge pas !
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LE MARQUIS |
(toujours au fond sur la montagne)
Sommes-nous seuls ici ?
Et peut-on avancer sans crainte ?
| |
LORENZO |
(derrier le bosquet sur le devant du thèâtre, et à voix basse, à Beppo qu'il continue à)
Réponds: oui !
(coucher en joue)
| |
BEPPO (tremblant) |
| |
LORENZO (de même) |
| |
BEPPO |
(tournant la tête vers le fond)
Oui, oui, capitaine.
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LE MARQUIS |
(fait signe à quatre de ses compagnons de descendre, et les précéde)
C'est le plaisir qui me ramène;
c'est la fortune qui m'attend.
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BEPPO (entre ses dents) |
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LE PAYSAN |
(qui est dans le bosquet à gauche près de Lorenzo, regardant le marquis, au moment)
C'est Diavolo ! où il descend de la montagne.
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LORENZO |
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LE PAYSAN |
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MILORD |
| |
PAMÉLA |
O méprise funeste !
ce seigneur...
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MILORD |
Cet amant
n'était rien qu'un brigand !
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| (Pendant ce temps, le marquis est descendu de la montagne; il avance lentement au milieu du thèâtre, en arrangeant son col et les boucles de ses cheveux.) | |
LE MARQUIS |
(s'appuyant sur l'épaule de Beppo)
Tu vois, Beppo, que le ciel nous protège:
enfin, milord,
et sa femme et son or
sont à nous !
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LORENZO |
(sortant du bosquet à gauche)
Pas encore !
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| |
| (En ce moment, les rochers, les hauteurs qui sont aux deux côtés thèâtre, et la montagne du fond, se garnissent de carabiniers qui couchent en joue Beppo et le marquis. Quant à leurs quatre compagnons qui étaient restés au fond thèâtre, les paysans, armés de bâtons, de pioches et de faux, les entourent et les saisissent.) | |
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LE MARQUIS |
Gran dieu ! c'est un piège !
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LORENZO |
Non, c'est le rendez-vous préparé par tes soins.
J'ai changé seulement l'endroit...
(montrant les soldats)
...et les temoins.
(faisant signe de l'emmener)
Allez !
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LE CHŒUR
Victoire ! victoire ! victoire !
Mes braves compagnons !
Victoire ! victoire ! victoire !
Ah ! pour nous quelle gloire !
Enfin, nous le tenons !
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MILORD (à Paméla) |
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LORENZO (à Zerline) |
D'un amant pardonne les soupçons !
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LORENZO, ZERLINE, MILORD, PAMÉLA, MATHÉO
Grand dieu, je te rends grâce !
C'est par ton pouvoir protecteur
que rentrent dans notre cœur
la paix et le bonheur !
Dès que l'orage passe
gaiment chante le matelot,
et se rassurant bientôt,
chacun dans ce hameau,
sans crainte en son foyer paisible,
dira ce nom terrible:
Diavolo ! Diavolo !
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| (En ce moment Diavolo passe sur la montagne du fond, précédé et suivi des carabiniers; tous les paysans se retournent et le montrent du doigt.) | |
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LE CHŒURS (achevant l'air)
Diavolo !
Victoire ! victoire ! victoire !
(montrant Lorenzo et Zerline)
Combien ils sont heureux !
Victoire ! victoire ! victoire !
Et l'amour et la gloire
vont combler tous leur vœux !
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