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Le thèâtre représente une prison, quelques tables de pierre, et des escabeaux. | Q
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Scène première |
Le geolier, Alexis. |
Le geolier, Alexis
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| (Dans le cours de cette scène Le geolier est occupé à differentes choses.) | |
[N. 8 - Entr'acte] | N
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LE GEOLIER |
Tenez, voici de l'eau dans cette cruche, une table de pierre, un escbeau, et votre lit: mais de la manière dont vous y allez, vous n'avez pas dessein qu'on renouvelle le coucher. « Oui, messieurs, je désertois, oui, je désertois. » On avoit beau vous dire que vous ne désertiez pas. « Je désertois, vous dis-je. » Hé, quel diable d'homme êtes-vous ? Oh ça, je vous ai déjà dit qu'il y avoit là de l'eau: si vous voulez du vin, pour de l'argent, s'entend, et vous ne devez pas le ménager, si vous en avez; car votre affaire ne sera pas longue. Peut-être...
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ALEXIS |
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LE GEOLIER |
Hé bien, si vous n'en avez pas, vous boirez de l'eau, vous boirez de l'eau.
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ALEXIS |
Oui, je voudrois la voir. Oh ciel, oh ciel !
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LE GEOLIER |
Vous le connoissez, je vais vous l'envoyer. Ah, vous connoissez Montauciel: il est encore ici. Buvez un coup ensemble, dissipez-vous, ce ne sera pas long.
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| Le geolier ->
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Scène seconde |
Alexis. |
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[N. 9 - Ariette] | N
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Mourir n'est rien, c'est notre dernière heure:
hé, ne faut-il pas que je meure ?
Chaque minute, chaque pas
ne mène-t-il pas
au trépas?
Mais souffrir une perfidie
aussi sanglante, aussi hardie;
y survivre, ah, plutôt mourir !
Ce n'est que cesser de souffrir.
Mourir n'est rien, c'est notre dernière heure:
hé, ne faut-il pas que je meure ?
Chaque minute, chaque pas
ne mènet-il pas
au trépas ?
Mes jours, je les comptois, je les voyois à toi;
les tiens étoient les miens, ils ne sont plus à moi.
(Il tire une lettre et lit.)
« Viens, cher amant, je ne vivrai
que du jour où je te verrai.
Mon père attend bien du plaisir
de l'instant qui va nous unir;
et moi qui t'aime... » et me trahir !
Et je vivrois; plutôt mourir,
ce n'est que cesser de souffrir.
Mourir n'est rien, c'est notre dernière heure;
hé, ne faut-il pas que je meure ?
Chaque minute, chaque pas
ne mène-t-il pas
au trépas ?
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Scène troisième |
Montauciel, Alexis. (Montauciel est un peu pris de vin.) |
<- Montauciel
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MONTAUCIEL |
Camarade, vous me demandez ?
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ALEXIS |
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MONTAUCIEL |
Ah, que si... La maison, hé, la maison: nous allons boire un coup ensemble, nous allons renouer connoissance, si nous nous connoissons; ou nous allons la faire, si nous ne nous connoissons pas: cela revient au même.
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ALEXIS |
Savez-vous si on peut avoir ici une feuille de papier pour écrire ?
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MONTAUCIEL |
Ah, que oui, je vous aurai ça. Hé, la maison, la maison. Mais, sarpebleu, vous avez eu un tort, vous avec eu deux torts, vous avez eu trois torts; le premier, c'est de déserter; le second, c'est d'en convenir. Montauciel n'est qu'une bête: mais, à votre place, ç'auroit été mon sergent, mon général, mon caporal, je leur aurois dit: Non, je ne déserte pas: non, sarpebleu, Montauciel ne déserte pas. Hé, la maison.
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| (Il va, pendant la ritournelle, comme s'il appeloit, et il revient.). | |
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[N. 10 - Ariette] | N
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Je ne déserterai jamais,
jamais que pour aller boire,
que pour aller boire à longs traits.
De l'eau du fleuve où l'on perd la mémoire.
Il est permis d'être par fois
infidèle à son inhumaine;
mais c'est blesser toutes les loix
que de l'être à son capitaine.
Je ne déserterai jamais,
jamais que pour aller boire,
que pour aller boire à longs traits.
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Scène quatrième |
Montauciel, Le geolier, Alexis. |
<- Le geolier
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| (Le geolier apporte une pinte et des gobelets d'étain.) | |
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LE GEOLIER |
Il y a là une jeune fille qui demande un soldat. C'est sans doute toi, Montauciel ?
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MONTAUCIEL |
Oui, c'est pour moi: fais-la venir, elle ne fera pas de trop. Pour en revenir...
(il leve la pinte, et la repose en regardant Louise)
Diable ! elle est gentille.
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| Le geolier ->
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Scène cinquième |
Alexis, Louise, Montauciel. |
<- Louise
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ALEXIS |
Ciel, que vois-je ? Quoi ! vous voilà.
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LOUISE |
| |
ALEXIS |
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LOUISE |
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ALEXIS |
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MONTAUCIEL |
Camarade, je vous laisse. C'est votre sœur, c'est votre cousine, c'est tout ce que vous voudrez. Mademoiselle, je ne vous offense pas: je m'appelle Montauciel; je sais la politesse qu'il faut... Quand on sait ce que c'est que de vivre dans les prisons... Camarade, elle est jolie: je vais, que je m'en vais, sur le préau. Vous pouvez causer: si quelqu'un... Ah, adieu, adieu.
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| |
| (Montauciel menage sa sortie, de maniere qu'il ne sort qu'à la fin de la riturnelle du morceau qui suit.) | Montauciel ->
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Scène sixième |
Alexis, Louise. |
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[N. 11 - Duo] | N
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ALEXIS
Ô ciel, puis-je ici te voir ?
Ta présence est un outrage;
viens-tu redoubler ma rage,
augmenter mon désespoir.
Ta présence est un outrage;
viens-tu redoubler ma rage.
Est-il rien de plus cruel ?
Venir ici, l'infidèle !
Et de ma douleur mortelle
paroître jouir. Ô ciel !
Comment puis-je ici te voir ?
Ta présence est un outrage;
viens-tu redoubler ma rage,
augmenter mon désespoir ?
Ta présence est un outrage;
viens-tu redoubler ma rage.
|
Ensemble
LOUISE
Alexis, Alexis, pourquoi ce désespoir ?
Ah ! je ne croyois pas en accourant te voir,
m'exposer au chagrin de te faire un outrage.
Alexis, Alexis, écoute un mot, je gage
que je vais d'un sol mot calmer ton désespoir.
(à part)
Peut-être qu'il finira;
enfin, il s'apaisera.
Un mot, un mot, écoute-moi je gage
que je vais d'un seul mot calmer ton désespoir.
Ah ! je ne croyois pas en accourant te voir
m'exposer au chagrin de te faire un outrage.
|
| S
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| |
| (Montauciel rentre à al ritournelle de ce Duo, et prende la pinte.) | |
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Scène septième |
Montauciel, Alexis, Louise. |
<- Montauciel
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MONTAUCIEL |
Que je ne vous dérange pas. Vous ne voulez pas boire? Non, non: adieu.
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| Montauciel ->
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Scène huitième |
Alexis, Louise. |
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ALEXIS |
Ah ? ce n'est pas à toi que j'en veux, c'est à ton père.
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LOUISE |
Il est vrai que mon père...
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ALEXIS |
Ce vieillard infâme ! Son avarice n'a pu, sans doute, tenir contre un peu d'argent. C'est contre de l'argent qu'il troque le bonheur de deux personnes qui ne se seroient occupées que du sien. Il plonge en des remords, en des tourments affreux... car tu m'aimes encore, et tu m'aimeras toujours. Il fait le malheur de trois personnes, à qui il n'est plus permis d'être heureuses. Pour moi, tout est dit. Mais toi, et ton mari... Ce lâche ! il te permet de venir me voir le surlendemain de ta noce : il te permet de venir voir un soldat qui t'aime, qu'il sait bien que tu as aimé; et dans une prison, que sans toi... Va, je ne t'en veux pas. Ah ! Louise, je t'aime encore: puisses-tu ne te jamais souvenir de moi !
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LOUISE |
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ALEXIS |
Mais, avec quel front, avec quelle tranquillité...
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LOUISE |
Je ne serois pas si tranquille si j'étois coupable.
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ALEXIS |
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LOUISE |
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ALEXIS |
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LOUISE |
Je peux t'apaiser d'un mot.
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ALEXIS |
D'un mot ! Dis-le, si tu l'oses.
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LOUISE |
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ALEXIS |
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LOUISE |
C'est mon père qui a voulu...
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ALEXIS |
Infâme ! que m'importe toi ou lui ?
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LOUISE |
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ALEXIS |
As-tu oſé paroître devant elle ?
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LOUISE |
C'est elle qui a ordonné tout ceci.
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ALEXIS |
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LOUISE |
Elle a ordonné à mon père de te faire croire que j'étois la mariée.
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ALEXIS |
| |
LOUISE |
Oui, elle a ordonné cette noce, ces instruments, cette fête, ces apprêts. On avoit aposté cette petit fille qui t'a parlé, pour te tromper; et tout cela n'étoit qu'un jeu.
| |
| |
| (Alexis tombe accablé sur un escabeau, les mains étendues sur la table.) | |
| |
ALEXIS |
| |
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[N. 12 - Ariette] | N
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|
LOUISE
Dans quel trouble te plonge
ce que je te dis là ?
Puisque c'est un mensonge,
que t'importe cela ?
Cette ruse cruelle
ne doit plus t'offenser;
toi, me croire infidelle !
Pouvois-tu le penser ?
Vivre et t'aimer sont pour moi même chose;
et quels que soient les devoirs que m'impose
le serment dont j'attends notre félicité,
il n'ajoutera rien à ma fidélité.
Je t'aimerai toute ma vie.
J'en jure par ta main que je presse; je prie
le ciel de nous unir par un même trépas:
ou puissé-je du moins expirer dans tes bras !
Mais ta peine redouble,
et semble s'augmenter.
Que veux dire ce trouble ?
Qui peut te tourmenter ?
Cette ruse cruelle
ne doit plus t'offenser,
toi me croire infidelle !
Louise, Louise infidelle
méchant, méchant, pouvois-tu le penser ?
| S
(♦)
(♦)
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ALEXIS |
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LOUISE |
Est-ce que tu ne me crois pas ?
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ALEXIS |
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Scène neuvième |
Louise, Jean-Louis, Alexis. |
<- Jean-Louis
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LOUISE |
Mon père, ah! que vous voilà bien arrivé. Demandez-lui donc ce qu'il a... Dites-moi la cause de son chagrin !
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JEAN-LOUIS |
Bonjour, mon cher Alexis; que je t'embrasse, que je suis charmé de te revoir. Comme te voilà robuste: les troupes font bien un homme. Tu as servi le roi, tu as servi ta patrie: tu n'es plus un paysan. Mon ami, Louise est à toi.
| |
ALEXIS |
| |
JEAN-LOUIS |
La noce quand tu voudras, quand tu voudras.
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ALEXIS |
Je t'en prie, Jean-Louis, dis à ta fille d'aller un instant dans le jardin du geôlier.
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JEAN-LOUIS |
| |
ALEXIS |
| |
JEAN-LOUIS |
Louise, j'ai quelque chose à dire; sors, et je t'irai reprendre.
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ALEXIS |
(lui prenant la main)
Louise, nous déjeunerons ensemble aujourd'hui, aujourd'hui. Qu'il y a bien long-temps que je ne t'ai vue !
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LOUISE |
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ALEXIS |
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| Louise ->
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Scène dixième |
Jean-Louis, Alexis. |
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JEAN-LOUIS |
J'ai été bien surpris de te savoir en prison: mais on m'a dit que c'est peu de chose. Est-ce que tu t'appelles Montauciel ? C'est ton nom de guerre, apparemment. On m'a dit: voyez, voyez Montauciel, il est là. Mais que je t'embrasse, mon garçon, mon gendre, mon cher ami: madame la duchesse te fera sortir d'ici. Mais tu es triste: je parie que je devine pourquoi tu es ici.
| |
ALEXIS |
| |
JEAN-LOUIS |
Si, si. Quand on revient de l'armée, quelque aventure, quelque boisson, quelque fille dans une auberge... Mais on t'a vu le long du village, et puis on ne t'a plus vu. On vouloit te jouer un tour; mais ton aventure en a empêché. Conte-moi ça, conte-moi ça, tu le peux: j'ai servi, je sais ce que c'est qu'un soldat. Ne vas-tu pas être mon gendre ? et je n'en dirai rien à Louise. Et puis une misère, quelques coups, quelques tapes.
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ALEXIS |
Jean-Louis, promets-moi que tu feras tout ce que je te dirai.
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JEAN-LOUIS |
Oui, à moins que cela ne soit trop difficile.
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ALEXIS |
Non... Nous allons déjeuner, toi, ta fille et moi.
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JEAN-LOUIS |
| |
ALEXIS |
Je te prie, je te supplie d'emmener ta fille aussi-tôt après; vous partirez ensemble: nous nous quitterons... nous nous quitterons Je lui dirai que je suis forcé de rejoindre.
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JEAN-LOUIS |
Je le sais: le roi arrive au camp.
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ALEXIS |
Vous vous en retournerez... vous vous en retournerez au village... et toi, dans deux jours, tu reviendras ici: tu demanderas un soldat nommé Montauciel; il te remettra une lettre pour toi... et pour moi, je n'y serai plus.
| |
JEAN-LOUIS |
Non; tu seras au camp; mais dans quinze jours tu auras ton congé.
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ALEXIS |
Auras-tu assez de force sur ton esprit pour ne rien faire paraître devant ta fille de ce que je vais te dire?
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JEAN-LOUIS |
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ALEXIS |
Je crains qu'elle ne rentre.
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JEAN-LOUIS |
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ALEXIS |
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JEAN-LOUIS |
C'est moi qui ai conduit cela.
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ALEXIS |
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JEAN-LOUIS |
Bon, bon, tant mieux; j'en étois sûr.
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ALEXIS |
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JEAN-LOUIS |
Tu as été furieux ? ah, que c'est bon.
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Scène onzième |
Louise, Jean-Louis, Alexis. |
<- Louise
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| |
LOUISE |
Ah, mon père ! ah, malheur ! Cette noce l'a mis au désespoir; il a déserté; il est condamné: il va mourir.
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JEAN-LOUIS |
| |
ALEXIS |
Elle le sait. Que je suis malheureux !
| |
JEAN-LOUIS |
Déserté ! déserté ! condamné ! Alexis, Alexis, seroit-il vrai ce qu'elle dit là ?
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ALEXIS |
Cela n'est que trop vrai. Oui, Jean-Louis.
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JEAN-LOUIS |
| |
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[N. 13 - Trio] | N
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| |
ALEXIS |
Console-toi, ma tendre amie,
mon sort te prouve mon amour;
tu diras: s'il m'eût moins chérie,
il n'auroit pas perdu le jour.
| S
|
LOUISE
Mon père, ah ! quel sera mon sort ?
Ah, que je suis infortunée !
Que le moment où je suis née
ne fût-il celui de ma mort.
|
Ensemble
JEAN-LOUIS
Quoi, mon ami, voilà ton sort !
Maudite, ah, maudite journée !
Ce sera là ta destinée ?
C'est moi qui mérite la mort.
|
| |
LOUISE
Quoi, c'est moi, qui te tue !
J'etois au comble du bonheur;
mon père, vous m'avez perdue...
Vous obéir fut mon malheur.
Non, non, je ne saurois plus vivre:
qoi ! je ne peurrois plus te voir ?
Il ne reste à mon désespoir,
que la ressource de te suivre.
|
Ensemble
ALEXIS
Ne viens point porter des alarmes
dans mon cœur prêt à s'attendrir;
ne pleure pas, sèche tes larmes,
garde-les pour mon souvenir.
Et toi pour un autre moi-même,
conserve-toi pour cet objet chéri;
dans ta fille aime ton ami,
je meurs content, ta fille m'aime.
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| |
LOUISE
JEAN-LOUIS |
Ensemble
ALEXIS |
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Scène douzième |
Le geolier, les acteurs précédents |
<- Le geolier
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LE GEOLIER |
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ALEXIS |
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LE GEOLIER |
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ALEXIS |
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LOUISE |
| |
ALEXIS |
Non, Louise, ne t'effraie pas. Je crois que je vais revenir.
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LOUISE |
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| Alexis ->
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Scène treizième |
Louise, Jean-Louis, Le geolier. |
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| |
LOUISE |
Ô ciel ! Monsieur, où va-t-il ?
| |
LE GEOLIER |
| |
LOUISE |
Monsieur, monsieur, ce ne seroit pas...
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LE GEOLIER |
Ah, ce ne sera pas pour si-tôt; peut-être entre cinq et six heures: peut-être à sept heures.
| |
LOUISE |
| |
JEAN-LOUIS |
Non, ma fille, il n'est pas possible: je vais trouver madame la duchesse; je vais tout lui dire.
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LOUISE |
Ah, mon père, elle l'a mis dans la peine; elle ne sera pas là pour l'en tirer.
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JEAN-LOUIS |
Je vais... ô ciel ! Ah, que je suis malheureux ! Viens me rejoindre; j'irai plus vite que toi. Et puis... Non, je cours.
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| Jean-Louis ->
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Scène quatorzième |
Louise, Le geolier. |
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| |
LOUISE |
Monsieur, je me jette à vos genoux: je vous prie...
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LE GEOLIER |
Ce n'est pas nécessaire. Que voulez- vous ?
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LOUISE |
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LE GEOLIER |
| |
LOUISE |
Monsieur, dites-moi, le roi en pareil cas... Ah, c'est une justice. Le roi peut-il faire justice ou grâce ?
| |
LE GEOLIER |
Je le crois bien: il ne fait que ça.
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LOUISE |
Monsieur, si j'y allois, si je me jetois à ses pieds; si je lui disois que c'est moi qui suis la cause...
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LE GEOLIER |
Hé bien, vous le pouvez, si on vous laisse approcher. Si cela ne sert à rien, cela ne peut pas nuire.
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LOUISE |
Ah ! monsieur, si j'avois de l'argent...
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LE GEOLIER |
Si vous vous adressez au roi, vous n'en avez que faire.
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LOUISE |
Ce n'est pas cela que je voulois dire... c'est pour vous, monsieur.
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LE GEOLIER |
| |
LOUISE |
C'est pour vous remercier... c'est pour vous prier... Voici, monsieur, ma croix d'or que je vous donne: faites retarder jusqu'à demain.
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LE GEOLIER |
Retarder ? retarder ?... Cela me paroît creux. Est-ce de l'or ?
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LOUISE |
Ah, que je suis malheureuse !
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| Louise ->
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Scène quinzième |
Le geolier. |
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| |
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(examinant la croix d'or)
Je ne peux faire tout-à-fait ce que vous demandez lkà: mais je lui donnerai, je lui donnerai tout le vin dont il aura besoin.
(S'apercevant que Louise est sortie.)
Cette jeune fille a un bon cœur, ça fait plaisir.
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|
Scène seizième |
Montauciel, Le geolier, Bertrand |
<- Montauciel, Bertrand
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| |
Montauciel tient d'une main une pinte de vin, une feuille de papier sous son bras; de l'autre main il tient Bertrand par le poignet. | |
| |
MONTAUCIEL |
Hé, entrez donc. Est-ce que vous avez peur ?
(Au geôlier.)
Tenez, voilà un jeune homme qui demande ce soldat. Où est-il donc ? Et cette jeune fille ?
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LE GEOLIER |
| |
MONTAUCIEL |
| |
LE GEOLIER |
Il est allé parler, il va revenir. Si je le vois, je vais vous l'envoyer.
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BERTRAND |
Je vais aller avec monsieur.
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| Le geolier ->
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Scène dix-septième |
Montauciel, Bertrand |
|
| |
MONTAUCIEL |
Non, non, restez: vous allez boire un coup en attendant. Voilà une feuille de papier que je lui apportois.
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BERTRAND |
Mais êtes-vous bien sûr que c'est mon cousin Alexis ?
| |
MONTAUCIEL |
Oui, oui, c'est lui: un soldat.
| |
BERTRAND |
| |
MONTAUCIEL |
Mettez-vous là. Il est votre cousin ?
| |
BERTRAND |
| |
MONTAUCIEL |
| |
BERTRAND |
| |
MONTAUCIEL |
Mettez-vous là, vous dis-je. Sarpejeu, mettez-vous donc là; buvons un coup, il va revenir.
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BERTRAND |
Monsieur, je vous remercie; on ne boit pas comme ça sans connoître.
| |
MONTAUCIEL |
Est-ce que je vous connois, moi ? Et ça ne m'empêche pas de boire avec vous. Il est bon: buvez, buvez donc.
(Bertrand boit.)
Et vous dites que...
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BERTRAND |
| |
MONTAUCIEL |
Si vous ne dites rien, chantez, chantez.
| |
BERTRAND |
Ah ! monsieur, nous sommes dans le chagrin.
| |
MONTAUCIEL |
C'est à cause de cela: c'est dans le chagrin qu'il faut chanter, cela dissipe. Allons, chantez.
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| |
MONTAUCIEL |
Toujours chanter et toujours boire,
c'est la devise de Grégoire.
| |
| |
MONTAUCIEL |
| |
BERTRAND |
Mais je ne sais pas chanter.
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MONTAUCIEL |
Chantez toujours, voulez-vous donc chanter, quand on vous en prie. Sarpebleu vous chanterez.
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BERTRAND |
Mais, attendez donc.
(Il chante.)
| |
| |
[N. 14 - Couplets] | N
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| |
|
Tous les hommes sont bons;
on ne voit que gens francs,
à leurs intérêts près.
Nous aimons la bonté,
l'exacte probité
dans les autres.
Faire le bien est si doux,
pour ne rendre heureux que nous
et les nôtres.
| |
| |
MONTAUCIEL |
Sarpedié, votre chanson est bonne à porter le diable en terre. Ecoutez-moi.
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| |
[N. 15 - Couplets] | N
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|
Vive le vin, vive l'amour;
amant et buveur tour à tour,
je nargue la mélancolie:
jamais les peines de la vie
ne me coutèrent de soupirs;
avec l'amour, je les change en plaisirs,
avec le vin je les oublie.
| |
| |
|
Voilà une chanson, ça. Chantons ensemble.
| |
BERTRAND |
Hé mais, et mon cousin...
| |
MONTAUCIEL |
Il ne peut pas tarder. Allons, chantons ensemble à présent.
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BERTRAND |
| |
MONTAUCIEL |
Oui, ensemble, c'est plus gai.
| |
BERTRAND |
Mais je ne sais pas votre chanson.
| |
MONTAUCIEL |
Qu'est-ce qui vous dit de chanter ma chanson ? Dites la vôtre, et moi la mienne, c'est plus gai.
| |
BERTRAND |
| |
MONTAUCIEL |
Allons, morbleu, chantez. (Il verse un verre de vin et boit.) Buvez et chantez.
| |
| |
[N. 16 - Duo] | N
|
| |
BERTRAND
Tous les hommes sont bons:
on ne voit que gens francs,
à leurs intérêts près.
Nous aimons la bonté,
l'exacte probité
dans les autres.
Faire le bien est si doux,
pour ne remire heureux que nous
et les nôtres.
|
Ensemble
MONTAUCIEL
Vive le vin, vive l'amour;
amant et buveur tour à tour,
je nargue la mélancolie:
jamais les peines de la vie
ne m'ont couté quelques soupirs:
avec l'amour je les change en plaisirs.
Avec le vin je les oublie.
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| |
| |
| (À la fin du Duo, Bertrand s'en fuit, et Montauciel court après.) | Bertrand, Montauciel ->
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| |
Fin du second acte. | |
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