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Même décoration qu'au deuxième acte. | Q
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Scène première |
Tisbé. |
Tisbé
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(seule) |
Dieu ! quel événement ! le dépit, la fureur,
s'emparent de mon coeur.
Par un perfide amant, je suis abandonnée;
à cet affront cruel étais-je destinée ?
Oui, c'en est fait,
tout disparaît;
un seul instant, hélas ! détruit mon espérance.
Ne songeons plus qu'à la vengeance,
j'allais fixer le cœur d'un roi,
tout devait fléchir sous ma loi,
déjà le trône était à moi;
chacun s'empressait sur mes traces;
je pouvais répandre des grâces;
captivant tous les voeux, régnant sur tous les cœurs,
je parvenais enfin au faite des grandeurs;
mais, hélas ! un instant détruit mon espérance.
Ne songeons plus qu'à la vengeance.
Oui, c'en est fait,
tout disparaît.
Par un perfide amant, je suis abandonnée;
à cet affront cruel étais-je destinée ?
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Scène seconde |
Tisbé, Clorinde. |
<- Clorinde
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TISBÉ |
Eh bien ! ma sœur, quelle nouvelle ?
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CLORINDE |
Impossible de rien apprendre; la plus grande confusion règne dans le palais.
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TISBÉ |
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CLORINDE |
On a fait en vain courir sur ses traces; on ne sait ce qu'elle est devenue. La princesse, les pages, les officiers, dans un instant, tout cela a disparu.
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TISBÉ |
Tant mieux !... le roi est bien puni.
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CLORINDE |
On n'a plus trouvé qu'un de ses jolis petits souliers verts qu'elle a laissé tomber au moment où elle s'échappait... C'est bien le plus joli soulierl !... on dirait qu'il a été travaillé par la main des fées.
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TISBÉ |
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CLORINDE |
Le roi, m'a-t-on dit, s'en est saisi avec transport, et il ne veut plus s'en séparer.
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TISBÉ |
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CLORINDE |
Il reviendra à nous, ma sœur.
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TISBÉ |
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CLORINDE |
J'en suis sûre; il faut de toute nécessité qu'il se marie ce matin. Suivant toutes les apparences, cette étrangère ne reviendra plus, et alors. il n'y a que moi ou vous...
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TISBÉ |
Ah ! que vous me faites de bien !
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CLORINDE |
Ma sœur, le voyez-vous qui vient de ce côté ?
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TISBÉ |
Oui, c'est lui-même. ah ! comme le cœur me bat !
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CLORINDE |
Je vous l'avais bien dit; il faut prendrel'air un peu fâché.
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Scène troisième |
Les mêmes, Dandini. |
<- Dandini
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DANDINI (à part) |
Ah ! voilà mes deux amantes; j'ai un bien triste aveu à leur faire. Diable ! elles ne me regardent pas; est-ce qu'elles sauraient déjà que je ne suis plus roi ?... Mademoiselle...
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CLORINDE |
Ah ! monseigneur, c'est vous ?
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TISBÉ |
Quoi! votre altesse daigne encore ?...
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DANDINI |
Oui, je daigne... Vous me voyez bien confus, bien humilié...
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CLORINDE |
Ah ! ne pensons plus à ce qui s'est passé.
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DANDINI (à part) |
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TISBÉ |
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DANDINI |
Vous êtes bien bonne; mais en me retrouvant avec vous, je suis plus embarrassé que jamais.
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TISBÉ |
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DANDINI |
C'est que je suis romanesque, voyez-vous; j'ai la faiblesse de vouloir être aimé pour moi-même.
Dites-le-moi sans détour: n'est-ce pas mon trône, ma couronne, qui...
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CLORINDE |
Quoi ! monseigneur, penseriez-vous ?...
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TISBÉ |
Pouvcz-vous nous faire l'injure ?...
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DANDINI |
Écoutez donc... on ne sait pas...
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CLORINDE |
Eh ! qu'importe ? vous seriez le dernier de vos sujets, que je vous préférerais encore.
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DANDINI |
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TISBÉ |
Une chaumière et votre cœur, voilà tout ce que je désire.
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DANDINI |
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CLORINDE ET TISBÉ |
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Scène quatrième |
Les mêmes, Le baron, arrivant avec précipitation. |
<- Le baron
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LE BARON |
Ah ! mes filles ! ah ! quel événement !
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TISBÉ |
Qu'est-ce donc, mon père ?
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LE BARON |
Figurez-vous que le roi...
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TISBÉ |
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LE BARON |
Le roi n'était pas le roi.
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DANDINI (à part) |
Allons, me voilà détrôné.
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TISBÉ |
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CLORINDE |
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LE BARON |
C'était tout simplement un des hommes de sa suite, nommé...
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DANDINI |
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TISBÉ |
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CLORINDE |
Et quel est donc le véritable roi ?
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LE BARON |
Vous en seriez-vous jamais doutée ? c'est cet écuyer qui s'est présenté hier dans mon château; c'est ce héros qui a terrassé les plus vaillans guerriers, et qui est sorti vainqueur du tournoi.
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TISBÉ ET CLORINDE |
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LE BARON |
Entendez-vous ? c'est lui qui s'avance.
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Scène cinquième |
Les mêmes, Le prince, en costume magnifique et précédé de ses Gardes; Alidor. |
<- Le prince, gardes, Alidor
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LE PRINCE |
Alidor, a-t-on continué les recherches ?
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ALIDOR |
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LE PRINCE |
Ô fatale destinée ! mais du moins a-t-on proclamé mes ordres ?
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ALIDOR |
Oui, prince; avant quelques instans, vous verrez en ces lieux toutes les jeunes beautés qui sont dignes de partager votre couronne.
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LE PRINCE |
Vous savez à quelle condition on pourra mériter mon choix. Ah ! du moins, puisqu'il ne me reste qu'un seul gage...
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LE BARON |
Seigneur, moi et mes filles... mes filles et moi...
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LE PRINCE |
Vos filles seront heureuses, baron; je me charge de leur fortune. Je connais leur amour pour ce cavalier; j'ordonne que l'une d'elles l'épouse aujourd'hui même.
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CLORINDE ET TISBÉ |
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LE BARON |
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LE PRINCE |
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LE BARON |
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LE PRINCE |
C'en est assez. Je me rends à l'assemblée det états; je vais lui communiquer mes résolutions; je vais déposer dans son sein tous mes vœux, toutes mes espérances... Cher Alidor, ne m'abandonnez pas.
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LE BARON |
Ah ! seigneur, le respect, la reconnaissance... Parlez; qu'ordonnez-vous ? que faut-il faire encore pour réparer ?
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LE PRINCE |
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LE BARON |
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| Le prince, Alidor, gardes ->
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Scène sixième |
Dandini, Le baron, Tisbé, Clorinde. |
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LE BARON |
Eh bien ! mes filles, avez-vous entendu comme je lui ai parlé ?
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DANDINI |
Ah ! mesdemoiselles, je n'ai pas tout perdu, puisque je régne encore dans vos cœurs.
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TISBÉ |
Je ne veux pas me marier, mon père.
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LE BARON |
Comment ! vous ne voulez pas vous marier, mademoiselle ?
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CLORINDE |
Je ne veux prendre un époux qu'après ma sœur.
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DANDINI |
En voici bien d'un autre !
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LE BARON |
Allons ! allons ! elles se sont disputées hier à qui l'aurait, vous allez voir qu'elles se disputeront
aujourd'hui à qui ne l'aura pas.
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CLORINDE |
Et quel est-il pour oser aspirer ?
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DANDINI |
Le dernier de mes sujets.
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TISBÉ |
Qu'a-t-il à nous offrir ?
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DANDINI |
Une chaumière et mon cœur.
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LE BARON |
C'est cela même. Point de raisonnemens, mesdemoiselles, point d'explication, point de propos; arrangez-vous, tirez même au sort, si vous voulez, mais il faut qu'une de vous soit aujourd'hui sa femme.
(a Dandini)
Laissons-les un instant, pour qu'elles puissent se décider. Suivez-moi; soyez tranquille, vous serez mon gendre; c'est le roi qui le veut, et c'est moi qui l'ordonne.
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| Le baron, Dandini ->
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Scène septième |
Tisbé, Clorinde. |
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TISBÉ |
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CLORINDE |
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TISBÉ |
On aura beau faire, je ne serai pas sa femme.
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CLORINDE |
Je jure bien qu'il ne sera jamais mon mari.
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TISBÉ |
Ah ! ma sœur, je ne me trompe pas, je crois que c'est Cendrillon.
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CLORINDE |
Cendrillon !... oui vraiment, c'est elle-même.
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TISBÉ |
Ah ! la malheureuse ! il ne manquait plus que sa présence pour achever de nous perdre.
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Scène huitième |
Les mèmes, Cendrillon. |
<- Cendrillon
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TISBÉ |
Que venez-vous faire ici, mademoiselle ?
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CLORINDE |
Il faut que vous soyez bien osée, pour vous présenter à la cour dans un pareil état !
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CENDRILLON |
Écoutez donc ! j'ai veillé toute la nuit; ce matin, ne voyant venir personne, j'ai été dans une inquiétude !... je n'ai pu y résister, et je suis bien vite accourue pour avoir des nouvelles de tout ce qui m'intéresse.
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TISBÉ |
On se moque bien de votre intérêt !
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CENDRILLON |
Et puis j'ai entendu la proclamation.
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TISBÉ |
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CENDRILLON |
N'a-t-on pas invité ce matin toutes les jeunes filles nobles à se rendre au palais ?
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TISBÉ |
Comment ! vous avez cru que cela vous regardait ?
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CENDRILLON |
Pourquoi donc pas ? je suis aussi noble que vous; vous n'êtes pas plus jeunes que moi...
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CLORINDE |
Voyez-vous quelle insolence ?... Comment ! vous osez vous flatter ?...
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TISBÉ |
La princesse Cendrillon !... cela serait trop plaisant.
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CENDRILLON |
Écoutez donc... on peut, comme une autre...
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CLORINDE |
Voulez-vous bien vous cacher !... si l'on vous voyait avec nous, que penserait-on ?
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CENDRILLON |
Soyez tranquilles. Je dirai que je suis votre servante, et je ne mentirai pas.
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TISBÉ (bas, à Clorinde) |
Ah ! ma sœur, il me vient une excellente idée ! Le roi a demandé l'une de nous pour Dandini;
Cendrillon est notre sœur... ne pourrions-nous pas ?...
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CLORINDE |
À merveille ! je vous entends... il faut lui parler avec douceur.
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CENDRILLON (à part) |
Ô ciel ! comment savoir où il est ?
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CLORINDE |
Cendrillon, tu serais donc bien aise d'avoir un mari ?
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CENDRILLON |
Cela dépend, mesdemoiselles... s'il me plaisait, je pourrais bien...
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TISBÉ |
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CLORINDE |
Te rappelles-tu t'écuyer du roi qui est venu hier à la maison ?
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CENDRILLON (à part) |
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CLORINDE |
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CENDRILLON |
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TISBÉ |
Un moment ! pas de méprise. Ce n'est pas ce jeune homme qui est venu avec Alidor.
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CENDRILLON |
Ah bien ! c'est de celui-là que je parle, moi.
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CLORINDE |
Vraiment ! tu n'es pas difficile: c'était le roi.
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CENDRILLON (extrêmement surprise) |
Comment ! c'était le roi ?
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TISBÉ |
Sans doute; il avait pris ce déguisement
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CENDRILLON |
C'était le roi !
(à part)
Ah ! malheureuse !...
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CLORINDE |
Oui, c'était le roi; que vous importe ? vous avez un air...
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CENDRILLON |
C'était le roi !... et de qui me parliez-vous donc ?
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TISBÉ |
Eh mais ! de l'homme qui passait pour lui, et qui nous a amenées dans son carrosse.
| |
CENDRILLON |
Quoi ! celui que vous aimiez tant ?
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CLORINDE |
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CENDRILLON |
Oh bien ! je n'en veux point. Je ne le trouvait pas beau quand il était roi, et depuis qu'il ne l'est plus, ça ne l'a pas embelli.
| |
| |
[Trio] | N
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CLORINDE ET TISBÉ |
Vous l'épouserez,
vous l'aimerez.
| S
|
CENDRILLON |
Non, je vous proteste,
car je le déteste.
| |
CLORINDE ET TISBÉ |
Ah ! comment sortir d'embarras ?
Que dites-vous, mademoiselle ?
sortez d'ici, fille rebelle !
| |
CENDRILLON |
Non, non, je ne sortirai pas.
| |
CLORINDE ET TISBÉ |
On veut la rendre heureuse,
on veut lui donner un époux;
elle fait la dédaigneuse !
| |
CENDRILLON |
Hélas ! je suis bien malheureuse.
Eh ! que ne le prenez-vous ?
| |
CLORINDE ET TISBÉ |
Comme elle est insolente !
Qu'elle est impertinente !
Vous l'épouserez,
vous l'aimerez.
| |
CENDRILLON |
Non, je vous proteste,
car je le déteste.
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CLORINDE |
Ah ! ma sœur quel embarras !
Sortez.
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CENDRILLON |
| |
CLORINDE |
Taisez-vous, fille rebelle !
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TISBÉ |
Mais le roi vient. Ah ! ma sœur, avec elle
ne nous montrons pas;
sortons, sortons : quel embarras !
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CENDRILLON (pleurant) |
Ma destinée est affreuse !
Je suis pourtant bien malheureuse;
mais cette fois, je n'obéirai pas.
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| Clorinde, Tisbé ->
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Scène neuvième |
Cendrillon seul. |
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C'était le roi !... Ah ! mon dieu ! qu'ai-je fait ? pourquoi ai-je quitté ce precieux talisman ?... Et mes sœurs... comme elles me traitent !... moi qui les avais si bien accueillies... moi qui les aime !... J'ai tout fait pour obtenir leur amitié... Je les ai series sans qu'il me soit jamais échappé une plainte, un murmure; et elles me repoussent sans pitié !... Mon dieu ! je suis bien malheureuse !
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Scène dixième |
Le prince, Cendrillon. |
<- Le prince
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LE PRINCE |
Que vois-je ? une jeune personne en pleurs !... Je ne me trompe pas: c'est cette petite Cendrillon, dont le sort m'a si vivement intéressé... Qui peut vous avoir fait de la peine, mon enfant ?
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CENDRILLON (à part) |
C'est lui !...
(au prince, en s'efforçant de retenir ses larmes)
Ce n'est rien, monseigneur, ce n'est rien.
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LE PRINCE |
Malheur à l'audacieux qui oserait vous maltraiter ici !
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CENDRILLON (à part) |
Ah ! mon dieu ! comme il est devenu beau depuis qu'il est roi ! est-ce qu'il aurait trouvé ma rose ?
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LE PRINCE |
Vous pleuriez quand je vous ai quittée, et je vous retrouve encore répandant des larmes.
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CENDRILLON |
C'est qu'on n'avait pas voulu me laisser aller à la fête... aussi, toute la nuit j'y ai rêvé.
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LE PRINCE |
| |
CENDRILLON |
Oui, et si mon songe est vrai, il doit s'y être passé des choses bien extraordinaires.
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LE PRINCE |
Ah ! sans doute. Et qu'avez-vous vu dans votre rêve ?
| |
CENDRILLON |
Je vous ai vu d'abord; vous n'étiez pas encore roi, personne ne faisait attention à vous.
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LE PRINCE |
| |
CENDRILLON |
À l'exception d'une dame qui est arrivée tout à coup avec des pages, des écuyers, des seigneurs...
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LE PRINCE |
Grands dieux ! se peut-il ? quoi ! vous avez rêvé...
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CENDRILLON |
Oui, j'ai rèvé tout cela. Vous aviez l'air de l'aimer un peu, celle dame.
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LE PRINCE |
Ah ! jamais elle ne sortira de mon souvenir... jamais amour ne fut plus tendre, plus ardent que
celui que je ressens pour elle.
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CENDRILLON (à part) |
S'il savait que c'est la pauvre Cendrillon !
| |
LE PRINCE |
Mais pourquoi est-elle partie, pourquoi m'a-t-elle abandonné ?
| |
CENDRILLON |
Je vais vous le dire: c'est qu'elle ne voulait pas d'une couronne qu'elle ne croyait pas être la vôtre.
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LE PRINCE |
Est-il possible ? c'est la raison ?... Ah ! pourquoi ne me suis-je pas fait connaître !... Alidor ! vous
m'avez perdu !
(il semble anéanti.)
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CENDRILLON |
(allant le prendre par le bras)
Écoutez donc, tout ceci n'est qu'un songe, et il se pourrait bien...
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LE PRINCE |
N'importe ! tout ce qui me la rappelle... Où est elle ? de quel côté a-t-elle tourné ses pas ?
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CENDRILLON |
| |
LE PRINCE |
| |
CENDRILLON |
| |
LE PRINCE |
Elle est ici ! eh bien ! à son retour, que s'est-il passé ?
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CENDRILLON (vivement) |
À son retour !... je me suis éveillée.
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| |
[Duo] | N
|
CENDRILLON |
Vousl'aimiez donc avec tendresse ?
| S
|
LE PRINCE |
Oui, je l'aimais avec ivresse.
Je crois entendre ses accens;
ils étaient si doux, si touchans !
| |
LE PRINCE
Mais quel charme m'entraîne !
J'éprouve en la voyant,
un plaisir, une peine,
un doux saisissement.
|
Ensemble
CENDRILLON
Mais quel charme m'entraîne !
j'éprouve en le voyant,
un plaisir, une peine,
un doux saisissement.
|
| |
| |
LE PRINCE |
Ah ! quel plaisir ! ah ! quelle ivresse !
En ces lieux toujours je la voi.
| |
CENDRILLON |
Il ne pense qu'à la princesse;
mais il ne songe plus à moi.
| |
LE PRINCE |
Oui, je crois toujours l'entendre;
quelle voix aimable et tendre !
| |
CENDRILLON |
Ciel ! il croit toujours m'entendre;
que sa voix est aimable et tendre !
| |
LE PRINCE |
Quel enjouement !
Quel air charmant !
Quelle danse aimable et légère !
| |
CENDRILLON |
Hélas ! en ce moment,
c'est la princesse qu'il préfère,
et Cendrillon ne peut lui plaire.
Pour mon cœur, ah ! quel tourment !
| |
|
|
Scène onzième |
Cendrillon, Le prince, Le baron, Clorinde, Tisbé, Alidor, Dandini. |
<- Le baron, Clorinde, Tisbé, Alidor, Dandini
|
| |
ALIDOR |
Prince, voici le moment de fixer votre choix; toute votre cour se rend en ces lieux, il faut vous décider.
| |
|
|
Scène douzième |
Les mêmes, les Prêtres, les Ministres, les Jeunes filles, et les Gardes. |
<- prêtres, ministres, jeunes filles, gardes
|
| |
| (deux femmes portent sur un riche coussin le petit soulier vert, et un diadème.) | |
| |
[Morceau d'ensemble et marche] | N
|
CHŒUR |
À l'instant que tout s'apprête
pour célébrer ce beau jour;
car c'est aujourd'hui la fête
de l'hymen et de l'amour.
| |
LE PRINCE |
Mais quel est donc ce mystère ?
Je ne puis le concevoir.
De trouver celle qui m'est chère,
il n'est donc plus d'espoir !
| |
CENDRILLON |
Mais quel est donc ce mystère ?
Je ne puis le concevoir.
Pauvre Cendrillon ! de lui plaire,
ah ! tu n'a plus d'espoir !
| |
CLORINDE ET TISBÉ |
Nous avons encore de l'espoir.
| |
| |
| (Cendrillon veut se placer au milieu des femmes.) | |
| |
CHŒUR DES FEMMES |
Mais quelle est cette étrangère
qui se glisse parmi nous ?
Retirez-vous, retirez-vons.
| |
CENDRILLON |
(allant se réfugier auprès du baron et de ses sœurs)
Ô mes sœurs ! ô mon père !
| |
LE BARON, CLORINDE ET TISBÉ |
Cachez-vous, retirez-vous !
| |
ALIDOR (s'avançant) |
Des destins arbitre suprême,
je proclame leur volonté.
Vous qui voulez le diadème,
jeunes filles, écoutez.
| |
CENDRILLON ET LE PRINCE |
Ô ciel ! mon trouble est extrême !
| |
ALIDOR |
Pour obtenir la main du roi,
il faut mériter cette rose.
| |
CHŒUR |
Écoutons ce qu'il propose.
| |
CENDRILLON (à part) |
Ah ! dieu, que vois-je ? elle est à moi...
| |
TOUTES LES FEMMES |
Que faut-il pour avoir la rose ?
| |
ALIDOR |
À l'instant, pour la mériter,
il est une épreuve à tenter.
| |
CHŒUR |
Quelle épreuve faut-il tenter ?
Écoutons ce qu'il propose.
| |
ALIDOR |
Celle à qui peu taller un si joli soulier,
méritera la couronne et la rose.
| |
CENDRILLON |
(à part, et regardant le soulier vert qui lui reste)
Ô ciel ! c'est mon soulier.
| |
ALIDOR |
Approchez-vous pour l'essayer.
Approchez-vous.
| |
TOUTES |
| |
CENDRILLON |
Eh bien ! c'est moi qui mérite la rose.
| |
TOUTES |
Quoi ! le roi serait son époux ?
Cachez-vous, retirez-vous !
| |
ALIDOR ET LE ROI |
Mon enfant, approchez-vous.
| |
TOUS |
Quel espoir est le votre ?
| |
CENDRILLON |
Je veux essayer
ce joli soulier.
| |
TOUS |
Quel espoir est le votre?
| |
CENDRILLON |
Mais c'est le mien;
il m'ira bien,
car voilà l'autre.
(Elle met le soulier qui était sur le coussin.)
| |
TOUS |
| |
ALIDOR |
| |
| |
| (Au moment où elle met la rose sur son sein, toutes les femmes se gruppent devant elle; il se fait un changement à vue, et on l'aperçoit un trône. Cendrillon paraît vêtue comme au deuxième acte.) | |
| |
LE PRINCE |
| |
| |
|
CHŒUR
À la plus belle offrons nos vœux;
que sa gloire soit immortelle !
Que nos cris montent jusqu'aux cieux !
Honneur, honneur à la plus belle !
La beauté seule enflamme les guerriers,
on triomphe toujours par elle.
Offrons nos cœurs et nos lauriers
à la plus belle.
| |
| |
| (Pendant le chœur, Le prince conduit Cendrillon sur le trône, et lui pose la couronne sur la tête.) | |
| |
CLORINDE ET TISBÉ |
Dieu ! que vois-je ? Cendrillon !
| |
CENDRILLON |
Oui, c'est elle qui vous demande votre amitié, qui vous promet d'oublier tout, mais qui se rappellera toujours qu'elle est votre sœur.
| |
LE BARON |
| |
LE PRINCE |
Que tous les nuages se dissipent; ne songeons qu'à célébrer un si beau jour. Vertueux Alidor, que ne vous dois-je pas ?
| |
ALIDOR |
Mon fils, je n'ai jamais eu en vue que votre bonheur; pour qu'il fût bien assuré, il vous fallait une compagne douce, aimable, parée de toutes les grâces, de toute les vertus. Je l'ai trouvée; elle a été humble dans l'adversité, modeste dans les grandeurs; enfin, elle a triomphé de toutes les éprouves, vous n'avez plus rien à désirer.
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CENDRILLON |
(se jetant dans ses bras)
Ah ! mon père !
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ALIDOR |
Eh bien ! avais-je tort de vous dire:
| |
| |
|
«Ma chere enfant, soyez tranquille,
restez en paix dans cet asile:
vous avez un bon cœur, tout vous réussira;
le ciel vous recompensera.»
| |
| |
|
CHŒUR GÉNÉRAL
À l'instant que tout s'apprête
pour célébrer ce beau jour;
car c'est aujourd'hui la fête
de l'hymen et de l'amour.
| (♦)
(♦)
|
| |