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Premier tableau. | |
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Le retour du bal. | Q
(aucun)
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Comme au premier acte. | |
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Scene première |
Cendrillon paraît. Furtivement, puis avec agitation. |
<- Cendrillon
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Enfin, je suis ici...
La maison est déserte...
À revenir, j'ai réussi
sans être découverte.
Mais que de peine, que de peine et de souci !...
Fuyant dans la nuit solitaire,
par les terrasses du palais, en courant
j'ai perdu ma pantoufle de verre !...
Marraine, voudrez-vous me pardonner jamais ?
Oui, car pour tenir ma promesse,
j'ai fait tout ce que je pouvais.
Vous avez dû voir ma détresse
quand, tremblante, je me sauvais
dans mes habits de pauvresse.
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[N. 7] | N
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À l'heure dite je fuyais
parmi les noires avenues.
Et je voyais
se dresser des grandes statues...
Ah ! quel effroi !
Blanches sous les rayons de lune !...
Leur yeux sans regards se fixaient sur moi,
elles me montraient du doigt
se riant de mon infortune.
Dans les profondeurs du jardin
je m'égarais... tout était sombre...
je courais toujours, puis m'arrêtais soudain.
J'avais peur de mon ombre !
Interrogeant les horizons,
craignant partout des trahisons
je glisse le long des maisons,
n'osant pas traverser la place...
Un grand bruit éclate et me glace
de sinistres frissons...
C'était le carillon du beffroi dans l'espace !...
Réconfortant mon cœur
il me disait en son langage:
je veille, calme ta frayeur,
reprends courage !
(Avec un découragement subit, regardant autour d'elle.)
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Mais c'en est fait, hélas ! du bal et des splendeurs !...
Et je n'entendrai plus les paroles si tendres
qui me berçaient d'espoirs menteurs...
(Machinalement elle se rapproche de la cheminée et montrant le foyer éteint)
Mon bonheur s'est éteint... il n'en reste que cendres !...
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Résigne-toi, petit grillon
car ce n'est pas pour toi que brille
le superbe et joyeux rayon...
Resigne-toi, Cendrille...
(Comme sortant d'un rêve, subitement et avec frayeur.)
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Ah ! j'entends revenir mes parents et mes sœurs !...
À tous il faut cacher mes pleurs...
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| (Elle se sauve dans sa chambre.) | Cendrillon ->
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Scène deuxième |
Madame de la Haltière, Noémie, Dorothée, Pandolfe. |
<- Madame de la Haltière, Noémie, Dorothée, Pandolfe
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L'entrée de Madame de la Haltière et de ses deux filles est tumultueuse. Une grosse discussion est déchaîné. Pandolfe essaie de se disculper, mais il est accablé par les trois femmes. | |
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[N. 8] | N
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MADAME DE LA HALTIÈRE (furibonde, à Pandolfe) |
Vous êtes, je vous le déclare,
un sot, un faquin, un ignare,
un portefaix.
Un grand dadais,
un pauvre sire.
J'ose le dire...
Dans le seul but de me contrarier
vous avez le front de nier
que cette fille,
cette guenille,
cette guenon,
cette chiffon,
que vous dirai-je encore ?
était une pécore.
Rien, en un mot, et moins que rien !
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NOÉMIE, DOROTHÉE |
Ah ! maman ! que vous parlez bien !
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PANDOLFE |
Pourquoi tant vous mettre en colère ?
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MADAME DE LA HALTIÈRE |
Espérez-vous que, pour vous plaire,
je vais me taire ?
Non, mais voyez un peu, quelle audace elle avait
cette maudite aventurière !...
Aussi, notre prince a bien fait...
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NOÉMIE, DOROTHÉE |
oui, fort bien, en effet !...
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MADAME DE LA HALTIÈRE |
de la chasser. Ah ! ah ! de la belle manière !
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NOÉMIE, DOROTHÉE |
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PANDOLFE (timidement) |
Elle avait l'air très doux... c'est une qualité...
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MADAME DE LA HALTIÈRE (le toisant avec mépris) |
Fi donc ! monsieur. Je le conteste...
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Lorsqu'on a plus de vingt quartiers,
ainsi que notre arbre l'atteste,
lorsqu'on a, sans compter le reste,
quatre présidents à mortiers,
un doge !... parmi ses ancêtres,
et la douzaine d'archiprêtres,
un amiral,
un cardinal,
six abbesses et treize nonnes,
deux ou trois maîtresses de rois
qui, toutes deux ou toutes trois,
portèrent presque des couronnes;
sans parler des menus fretins,
tels que princes et capucins,
on doit s'avancer dans la foule
comme un vaisseau fendant la houle
avec sa gloire pour soutien,
dédaigneux des bruits de tempête...
C'est un devoir, entendez bien,
quand on s'est haussé jusqu'au faîte,
de lever les yeux et la tête,
en laissant la douceur à tous vox gens de rien !
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NOÉMIE, DOROTHÉE |
Ah ! maman, que vous parlez bien !
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MADAME DE LA HALTIÈRE |
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PANDOLFE |
J'aimerais mieux l'obscurité
si j'avais la tranquillité!
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| <- Cendrillon
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CENDRILLON (qui vient d'entrer) |
Il est donc arrivé quelque chose, mon père ?
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PANDOLFE |
Non, non, vraiment, que de fort ordinaire...
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MADAME DE LA HALTIÈRE (à Pandolfe) |
Ah ! votre calme m'exaspère...
Que faut-il pour vous émouvoir ?
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NOÉMIE, DOROTHÉE (à Cendrillon) |
Ecoute-nous, tu vas savoir.
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MADAME DE LA HALTIÈRE, NOÉMIE, DOROTHÉE |
(avec force mines et force gestes. Tantôt chacune une phrase, tantôt parlant ensemble)
Une intrigante, une inconnue, ~
au bal de la cour est venue. ~
Et cette rien du tout, ~
mise sans aucun goût, ~
dans son effronterie... ~
(avec furie à Pandolfe, qui a esquissé un geste)
Laissez-nous dire, je vous prie...
(à Cendrillon, continuant avec chaleur)
osa parler au fils du roi !... ~
Chacun en fut saisi d'effroi, ~
d'épouvante et d'horreur ! ~ Ce fut un désarroi ! ~
Tout d'abord, un digne silence ~
a condamné cette impudence; ~
mais au bout d'un instant ~
on a murmuré tant ~
que l'intruse, bien vite, ~
a dû prendre la fuite, ~
chassée au beau milieu du bal, ~
par notre mépris général ! ~
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PANDOLFE |
Ah ! vous exagérez... et beaucoup, ce me semble.
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MADAME DE LA HALTIÈRE, NOÉMIE, DOROTHÉE |
Eh ! laissez-nous donc en repos;
on ne peut pas placer deux mots !
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PANDOLFE (commençant s'impatienter) |
Si vous criez toutes ensemble,
je m'en vais...
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CENDRILLON (aux trois femmes, timide et anxieuse) |
Ah ! racontez-moi...
qu'a dit alors le fils du roi ?
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MADAME DE LA HALTIÈRE |
Que l'on ne pouvait s'y m'éprendre...
que ses yeux un moment abusés voyaient clair !...
Et que, d'ailleurs, rien qu'à son air,
cette inconnue était: drôlesse bonne à pendre...
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PANDOLFE |
(s'apercevant que Cendrillon chancelle et est prête à défaillir)
Mais ma fille pâlit...
(à Cendrillon)
qu'as-tu, ma pauvre enfant ?
(aux trois femmes)
Assez de vos caquets !...
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MADAME DE LA HALTIÈRE |
Qu'un homme est énervant !
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PANDOLFE |
(tout à Cendrillon)
Mon dieu ! la force l'abandonne !
(aux trois femmes, avec force)
Sortez !
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MADAME DE LA HALTIÈRE |
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PANDOLFE (plus accentué encire) |
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MADAME DE LA HALTIÈRE |
(à ses filles)
Ah ! mes filles, venez; par ma fois, c'en trop !
(à Pandolfe)
Je ne vous connais plus... vous êtes un rustaud !
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MADAME DE LA HALTIÈRE, NOÉMIE, DOROTHÉE |
Un rustaud !... un lourdaud !
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PANDOLFE |
(violemment)
Vous, sortez au plus tôt...
(Les trois femme ont, en même temps, trois attaques de nerfs.)
(furibond)
Vous pouvez trépigner !... Je vous jette à la porte !
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MADAME DE LA HALTIÈRE, NOÉMIE, DOROTHÉE |
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PANDOLFE |
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| (Les trois femmes sortent comme des furies.) | Madame de la Haltière, Noémie, Dorothée ->
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Scène troisième |
Pandolfe, Cendrillon. |
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PANDOLFE (à Cendrillon, presque évanouie dans les bras de son père) |
Ma pauvre enfant chérie, ah ! tu souffres donc bien...
Va ! repose ton cœur douloureux sur le mien...
Et laisse-toi bercer dans mes bras, ma petite !...
Je t'ai sacrifiée, en venant à la cour.
Mais tu pardonneras, quand nous rirons un jour,
de mon ambition maudite...
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[N. 9] | N
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Viens, nous quitterons cette ville
où j'ai vu s'envoler ta gaieté d'autrefois
et nous retournerons au fond de nos grands bois;
dans notre ferme si tranquille.
Là nous serons heureux,
tous les deux
bien heureux !
Le matin nous irons, comme deux amoureux,
cueillir le blanc muguet...
| S
|
CENDRILLON |
et les liserons bleus,
dès que les cloches argentines
s'éveilleront...
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PANDOLFE |
| |
CENDRILLON |
Le soir, nous entendrons le chant si doux, si frais,
du rossignol des nuits...
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PANDOLFE |
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CENDRILLON
Oui nous quitterons cette ville
où j'ai vu s'envoler ma gaîté d'autrefois.
Et nous retournerons au fond de nos grands bois;
dans notre ferme si tranquille.
Là ! Nous serons heureux
tous les deux,
bien heureux!
|
Ensemble
PANDOLFE
Oui nous quitterons cette ville
où j'ai vu s'envoler ta gaîté d'autrefois.
Et nous retournerons au fond de nos grands bois;
dans notre ferme si tranquille.
Là ! Nous serons heureux
tous les deux,
bien heureux!
|
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CENDRILLON |
Maintenant, je suis mieux et je me sens renaître,
tu peux me laisser seule.
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PANDOLFE |
Oui, si tu veux promettre
de ne plus être triste et de ne plus pleurer:
pour nous sauver d'ici je vais tout préparer !...
dario
2015-03-09T09:14:57
STR USC Pandolfe
(Il sort.)
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Scène quatrième |
Cendrillon, seule. |
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[N. 10] | N
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(avec résolution) |
Seule, je partirai, mon père.
Le poids de mon chagrin serait trop lourd pour toi.
Je ne veux pas te voir souffrir de ma misère !...
Puis, sous le coup d'une idée fixe.
Non... je ne peux plus vivre... Il a douté de moi,
lui ! mon doux maître et mon seul roi !...
Lui que j'adore !... il me renie et me repousse !...
Pourtant, sa voix était douce.
Pourtant, ses yeux étaient bien doux !
Ô mes rêves d'amour, hélas ! envolez-vous !
(enveloppant la chambre d'un long regard)
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|
Adieu, mes souvenirs de joie... et de souffrance,
qui, malgré tout, me parliez d'espérance !...
Témoins et compagnons de mon si court destin !...
Partez, mes tourterelles,
pour qui chaque matin
j'allais, par les venelles,
cueillir le vert plantin...
je ne vous verrai plus, fleur d'aube printanière...
(allant à la cheminée)
ni toi, ma place familière...
(détachant la petite branche pendue à la cheminée)
que je t'embrasse encor, tout séché, tout jauni...
relique d'un beau jour, humble rameau béni.
(avec un sentiment très profond)
Comme on aime ce que l'on quitte !
Adieu, le grand fauteuil
où, quand j'étais petite,
avant de m'être vue, en ma robe de deuil,
je courais me blottir, bien vite...
frileusement,
sur les genoux de ma maman
au sourirr indulgent, plein de mélancolie...
de maman...
(avec des larmes)
de maman, si bonne et si jolie !...
qui fredonnait en me berçant: « C'est l'angélus,
dors, mon petit ange,
dors comme Jésus
dormait dans la grange. »
| S
(♦)
(♦)
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| (La nuit, qui venait de commencer un peu, s'assombrit plus rapidement; le tonnerre gronde, l'éclair brille.) | |
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(avec un subit désespoir)
Ah ! puisque tout bonheur me fuit,
montant par les roches sacrées,
sans crainte, j'irai dans la nuit,
malgré les revenants et le follet qui luit...
(avec décision)
J'irai mourir sous le chêne des fées !...
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| (Elle s'enfuit rapidement dans la nuit qui est devenue complète.) | Cendrillon ->
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Tableau deuxième. | |
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Le deuxième tableau apparaît en se dégageant peu à peu dans l'ombre. | |
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Chez la fée. | Q
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Un grand chêne, au milieu d'une lande pleine de genêts en fleurs. Au fond: la mer. Nuit claire. Lumière très bleutée. | |
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Scène première |
Voix lontaines des esprits; danse silencieuse des gouttes de rosée, accompagnée par la voix de la fée. |
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[N. 11] | N
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LA FÉE (voix) |
Ames ou follets,
fugitives chimères,
lueurs éphémères,
glissez sur les bruyères,
flottez sur les genêts !
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CHŒUR INVISIBLE DES ESPRITS |
Glissez sur les bruyères,
flottez sur les genêts !
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La fée paraît dans les branchres du chêne. | <- La fée, Six esprits
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TROIS ESPRITS |
Mais là-bas, au fond de la lande obscure,
par le chemin, on voit venir,
sur le doux tapis de verdure,
une enfant qui semble gémir...
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TROIS ESPRITS (accourant) |
Regardez au fond de la lande obscure !...
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LA FÉE (dans les branches du chêne) |
Et, de l'autre côté, voyez-vous pas, mes sœurs,
ce pauvre garçon tout en pleurs ?
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LES SIX ESPRITS |
Narguant les dangers, la froidure,
ce sont de jolis amoureux...
Comme ils sont malheureux !
D'ombre voilées
invisibles pour eux,
mes sœurs, écoutons bien leurs plaintes désolées.
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LA FÉE (étendant le bras) |
Afin qu'ils ne puissent se voir,
sylvains, obéissez au magique pouvoir !
Entre le prince et son aimée,
fermez-vous, muraille embaumée !...
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Les esprits s'éloignent doucement. La fée se retire doucement dans les branches et devient invisible. Un mur de feuillage et de fleurs magiques sépare le milieu de la scène. | La fée, Six esprits ->
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Scène deuxième |
Cendrillon, Le prince charmant. |
<- Cendrillon, Le prince charmant
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Cendrillon et Le prince charmant entrent chacun de leur côté. Ils s'agenouillent sans se voir. Ils sont séparés par les fleurs et ils adressent leur prière à la fée. | |
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[N. 12] | N
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CENDRILLON
À deux genoux,
bonne marraine,
j'implore mon pardon de vous,
si je vous ai fait moindre peine.
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Ensemble
LE PRINCE CHARMANT
Je viens à vous,
puissante reine,
et vous demande à deux genoux
de vouloir terminer ma peine.
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CENDRILLON (à la fée avec ardeur)
Bonne marraine,
a deux genoux
j'implore mon pardon de vous
si je vous ai fait moindre peine.
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Ensemble
LE PRINCE CHARMANT (à la fée avec ardeur)
Puissante reine,
je viens à vous,
et vous demande à deux genoux
de vouloir terminer ma peine.
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LE PRINCE CHARMANT (à la fée) |
Vous qui pouvez tout voir
et tout savoir.
Vous n'ignorez pas ma souffrance...
vous n'ignorez pas comment,
pendant un trop court moment
du plus divin bonheur, j'ai conçu l'espérance!
Ah ! ce bonheur, je l'ai vu de mes yeux !
Ce fut un éclair radieux
dont mon âme fut traversée,
dont mon regard fut ébloui.
En un instant, hélas ! tout s'est évanoui,
et j'en garde un mortel regret dans ma pensée !
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CENDRILLON (qui a écouté palpitante) |
Une pauvre âme en grand émoi
est là qui prie et désespère...
Puisqu'il n'est plus pour moi
que tristesse et misère,
que je souffre en rachat de ce cœur tant meurtri...
marraine, frappez-moi. Mais que lui soit guéri !...
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LE PRINCE CHARMANT (ayant entendu et tout palpitant) |
Pauvre femme inconnue.
Doux ange de bonté
dont un enchantement me dérobe la vue,
je te bénis pour ta sublime charité !...
Pauvre femme inconnue !
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(avec effusion) |
Suis-je assez malheureux !
Mais celle que j'aime est si belle
que tu dirais, voyant ses yeux:
pas une étoile n'étincelle
plus pure au firmament des cieux !
Asservissant la terre et l'onde,
pour la revoir et la chérir,
pour la reconquérir,
je soumettrai le monde !
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CENDRILLON (radieuse) |
Vous êtes le prince charmant !
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LE PRINCE CHARMANT |
Toi qui as eu pitié de ma détresse extrême,
qui donc es-tu, m'interrogeant?
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CENDRILLON |
Je suis Lucette qui vous aime...
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LE PRINCE CHARMANT (avec ivresse) |
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CENDRILLON |
Vous êtes mon prince charmant !
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LE PRINCE CHARMANT (en adoration, avec la plus profonde émotion) |
Tu me l'as dit, ce nom que je voulais connaître,
Lucette, de ton doux secret me voilà maître...
de tes lèvres mon âme a recueilli l'aveu...
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CENDRILLON (à part)
Sa chère voix d'extase me pénètre...
Mais l'entendre, hélas ! c'est trop peu !
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Ensemble
LE PRINCE CHARMANT
Ta chère voix d'extase me pénètre...
Mais l'entendre hélas! c'est trop peu!
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LE PRINCE CHARMANT (à la fée avec ardeur) |
Bonne fée, à mes yeux, lassez-la reparaître...
Lassez-moi la revoir... et recevez mon vœu;
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à la branche du chêne enchanté, bonne fée,
je suspendrai mon cœur... pur et sanglant trophée!
Laissez-moi la revoir !... Laissez-moi la revoir !...
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| <- La fée
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LA FÉE |
(apparaissant de nouveau dans les branches du chêne)
J'accepte ton serment. J'exauce ton espoir.
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LE PRINCE CHARMANT (revoyant Cendrillon) |
Lucette ! ma Lucette ! ah ! je 't'ai retrouvée !
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CENDRILLON |
(dans les bras du prince, tendrement et innocemment)
Vous êtes mon prince charmant !
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LE PRINCE CHARMANT
Viens ! viens ! mon âme est comme au ciel ravie !
Je jure que toute la vie
je t aimerai fidèlement !
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Ensemble
CENDRILLON
À vos douces lois asservie,
je consacre toute ma vie
à vous aimer fidèlement !
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Un sommeil magique s'empare d'eux et ils s'endorment bercés par la voix des esprits; les esprits et les gouttes de rosée apparaissent de tous côtés et s'avancent silencieusement. | <- Les esprits, Les gouttes de rosée
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LES ESPRITS (aux deux amants) |
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LA FÉE (toujours dans les branches du chêne) |
Aimez-vous, l'heure est brève;
vous croyez, tous les deux, n'avoir fait qu'un beau rêve !...
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LES ESPRITS |
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