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Prelude. | |
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Scène première |
Dalila seule. Elle est plus parée qu'au premier acte. Au lever du rideau, elle est assise sur une roche, près du portique de sa maison et semble rêveuse. |
Q
Dalila
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Le théâtre représente la vallée de Soreck en Palestine. À gauche, la demeure de Dalila, précédée d'un léger portique et entourée de plantes asiatiques et de lianes luxuriantes. Au lever du rideau la nuit commence et se fait plus complète pendant toute la durée de l'acte. | |
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Samson, recherchant ma présence,
ce soir doit venir en ces lieux.
Voici l'heure de la vengeance
qui doit satisfaire nos dieux !
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Amour ! viens aider ma faiblesse !
Verse le poison dans son sein !
Fais que, vaincu par mon adresse,
Samson soit enchaîné demain !
Il voudrait en vain de son âme
pouvoir me chasser, me bannir !
Pourrait-il éteindre la flamme
qu'alimente le souvenir ?
Il est à moi ! c'est mon esclave !
Mes frères craignent son courroux;
moi, seule entre tous, je le brave
et le retiens à mes genoux !
Amour ! viens aider ma faiblesse !
Verse le poison dans son sein !
Fais que, vaincu par mon adresse,
Samson soit enchaîné demain !
Contre l'amour, sa force est vaine;
et lui, le fort parmi les forts,
lui, qui d'un peuple rompt la chaîne,
succombera sous mes efforts !
| S
(♦)
(♦)
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Éclair lointain. | |
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Scène deuxième |
Dalila, le Grand-Prêtre de Dagon. |
<- Le Grand-Prêtre
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Le Grand-Prêtre entre et va vers Dalila. | |
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LE GRAND-PRÊTRE |
J'ai gravi la montagne
pour venir jusqu'à toi;
Dagon qui m'accompagne
m'a guidé vers ton toit.
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DALILA |
Salut à vous, mon père !
Soyez le bienvenu, vous qu'ici l'on révère !
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LE GRAND-PRÊTRE |
Notre sort t'est connu !
La victoire facile
des esclaves Hébreux
leur a livré la ville.
Nos soldats devant eux
ont fui, pleins d'épouvante
au seul nom de Samson,
dont l'audace effrayante
a troublé leur raison.
Fatal à notre race,
il reçut de son dieu
la force avec l'audace.
Enchaîné par un vœu,
Samson, dès sa naissance,
fut marqué par le ciel
pour rendre la puissance
au peuple d'Israël.
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DALILA |
Je sais que son courage
brave votre courroux,
et qu'il n'est pas d'outrage
qu'il ne garde pour vous.
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LE GRAND-PRÊTRE |
À tes genoux sa force
un jour l'abandonna;
mais depuis, il s'efforce
d'oublier Dalila.
On dit que, dans son âme
oubliant ton amour,
il se rit de la flamme
qui ne dura qu'un jour !
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DALILA |
Je sais que de ses frères
écoutant les discours,
et les plaintes amères
que causent nos amours,
Samson, malgré lui-même,
combat et lutte en vain;
je sais combien il m'aime
et mon cœur ne craint rien.
C'est en vain qu'il me brave,
il est fort aux combats,
mais il est mon esclave
et tremble dans mes bras.
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LE GRAND-PRÊTRE |
Sers-nous de ta puissance,
prête-nous ton appui !
Que surpris, sans défense,
il succombe aujourd'hui !
Vends-moi ton esclave Samson !
Et, pour te payer sa rançon,
je ne ferai point de promesses;
tu peux choisir dans mes richesses.
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DALILA |
Qu'importe à Dalila ton or !
Et que pourrait tout un trésor,
si je ne rêvais la vengeance !
Toi-même, malgré ta science,
je t'ai trompé par cet amour.
Samson sut vous dompter un jour;
mais il n'a pu me vaincre encore,
car, autant que toi, je l'abhorre !
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LE GRAND-PRÊTRE |
J'aurai dû deviner ta haine et ton dessein !
Mon cœur en t'écoutant tressaille d'allégresse.
Mais sur son cœur déjà n'aurais-tu pas en vain
mesuré ta puissance, essayé ton adresse ?
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DALILA
Oui, déjà, par trois fois, déguisant mon projet,
j'ai voulu de sa force éclaircir le secret.
J'allumai cet amour, espérant qu'à sa flamme
je lirais l'inconnu dans le fond de son âme.
Mais, par trois fois aussi, déjouant mon espoir,
il ne s'est point livré, ne m'a rien laissé voir.
En vain d'un fol amour j'imitai les tendresses,
espérant amollir son cœur par mes caresses !
J'ai vu ce fier captif, enlacé dans mes bras,
s'arracher de ma couche et courir aux combats.
Aujourd'hui cependant il subit ma puissance,
car je l'ai vu pâlir, trembler en ma présence,
et je sais qu'à cette heure, abandonnant les siens,
il revient en ces lieux resserrer nos liens.
Pour ce dernier combat j'ai préparé mes armes:
Samson ne pourra pas résister à nies larmes.
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LE GRAND-PRÊTRE |
Que Dagon, notre dieu, daigne étendre son bras !
Tu combats pour sa gloire, et par lui tu vaincras !
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DALILA |
Il faut, pour assouvir ma haine,
il faut que Dalila l'enchaîne !
Je veux que, vaincu par l'amour,
il courbe le front à son tour !
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LE GRAND-PRÊTRE |
Je veux, pour assouvir ma haine,
je veux que Dalila l'enchaîne;
il faut que, vaincu par l'amour,
il courbe le front à son tour !
En toi seule est mon espérance,
à toi l'honneur de la vengeance !
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DALILA |
À moi l'honneur de la vengeance !
À moi l'honneur ! à moi !
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LE GRAND-PRÊTRE
À toi l'honneur de la vengeance !
Je veux, pour assouvir ma haine,
je veux que Dalila l'enchaîne;
il faut que, vaincu par l'amour,
il courbe le front à son tour !
Unissons nous tous deux !
Mort au chef des Hébreux !
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Ensemble
DALILA
À moi l'honneur de la vengeance !
Il faut, pour assouvir ma haine,
il faut que mon pouvoir l'enchaîne;
je veux que, vaincu par l'amour,
il courbe le front à son tour !
Unissons nous tous deux !
Mort au chef des Hébreux !
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LE GRAND-PRÊTRE |
Samson, me disais-tu, dans ces lieux doit se rendre ?
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DALILA |
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LE GRAND-PRÊTRE |
Je m'éloigne, il pourrait nous surprendre.
Bientôt, je reviendrai par de secrets chemins.
Le destin de mon peuple, ô femme, est dans tes mains.
Déchire de son cœur l'invulnérable écorce,
et surprends le secret qui nous cache sa force !
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| (Il sort. Dalila se rapproche de la gauche de la scène vers le portique de sa maison et s'appuie, rêveuse, contre un des piliers.) | Le Grand-Prêtre ->
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DALILA |
Se pourrait-il que sur son cœur
l'amour eût perdu sa puissance ?
La nuit est sombre et sans lueur
rien ne peut trahir sa présence.
Hélas !
Il ne vient pas !
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Scène troisième |
Dalila, Samson. |
<- Samson
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Samson arrive par la droite; il semble ému, troublé, hésitant; il regarde autour de lui. La nuit s'assombrit de plus en plus. | |
Éclairs lointains. | |
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SAMSON |
En ces lieux, malgré moi, m'ont ramené mes pas...
Je voudrais fuir, hélas ! et ne puis pas.
Je maudis mon amour et pourtant j'aime encore...
Fuyons, fuyons ces lieux que ma faiblesse adore !
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DALILA |
(s'avançant vers Samson)
C'est toi, c' est toi, mon bien-aimé !
J'attendais ta présence !
J'oublie, en te voyant, des heures de souffrance !
Salut ! salut ! ô mon doux maître !
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SAMSON |
Arrête ces transports !
Je ne puis t'écouter sans honte et sans remords !
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DALILA |
Samson ! ô toi ! mon bien-aimé,
pourquoi, repousser ma tendresse ?
Pourquoi, de mon front parfumé,
pourquoi détourner tes caresses ?
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SAMSON |
Tu fus toujours chère à mon cœur,
et tu n'en peux être bannie !
J'aurais voulu donner ma vie
à l'amour qui fit mon bonheur !
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DALILA |
Près de moi pourquoi ces alarmes ?
Aurais-tu douté de mon cœur ?
N'es-tu pas mon maître et seigneur ?
L'amour a-t-il perdu ses charmes ?
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SAMSON |
Hélas ! esclave de mon dieu,
je subis sa volonté sainte;
il faut, par un dernier adieu,
rompre sans murmure et sans crainte
le doux lien de notre amour.
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D'Israël renaît l'espérance.
Le seigneur a marqué le jour
qui verra notre délivrance !
II a dit à son serviteur:
je t'ai choisi parmi tes frères,
pour les guider vers le seigneur
et mettre un terme à leurs misères.
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DALILA |
Qu'importe à mon cœur désolé
le sort d'Israël et sa gloire !
Pour moi le bonheur envolé
est le seul fruit de ta victoire.
L'amour égarait ma raison
quand je croyais à tes promesses,
et je n'ai bu que le poison
en m'enivrant de tes caresses.
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SAMSON |
Ah ! cesse d'affliger mon cœur !
Je subis une loi suprême.
Tes pleurs ravivent ma douleur !
Dalila ! Dalila ! je t'aime !
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Éclairs lointains. | |
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DALILA |
Un dieu plus puissant que le tien,
ami, te parle par ma bouche:
c'est le dieu d'amour, c'est le mien !
Et, si ce souvenir te touche,
rappelle à ton cœur ces beaux jours
passés aux genoux d'une amante
que tu devais aimer toujours,
et qui seule, hélas ! est constante !
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SAMSON |
Insensée ! oser m'accuser !
Quand pour toi tout parle à mon âme !
Oui ! dût la foudre m'écraser,
dussé-je périr de sa flamme,
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Éclairs plus rapprochés. | |
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Pour toi si grand est mon amour,
que j'ose aimer malgré dieu même !
Oui ! dussé-je en mourir un jour,
Dalila ! Dalila ! je t'aime !
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DALILA |
Mon cœur s'ouvre à ta voix comme s'ouvrent les fleurs
aux baisers de l'aurore !
Mais, ô mon bien-aimé, pour mieux sécher mes pleurs,
que ta voix parle encore !
Dis-moi qu'à Dalila tu reviens pour jamais !
Redis à ma tendresse
les serments d'autrefois, ces serments que j'aimais !
Ah ! réponds à ma tendresse,
verse-moi, verse-moi l'ivresse !
Réponds à ma tendresse.
Ah ! verse-moi, verse-moi l'ivresse !
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SAMSON |
Dalila ! Dalila ! je t'aime !
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DALILA |
Ainsi qu'on voit des blés les épis onduler
sous la brise légère,
ainsi frémit mon cœur, prêt à se consoler,
à ta voix qui m'est chère !
La flèche est moins rapide à porter le trépas
que ne l'est ton amante à voler dans tes bras !
Ah ! réponds à ma tendresse !
Verse-moi, verse-moi l'ivresse !
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SAMSON |
Par mes baisers je veux sécher tes larmes,
et de ton cœur éloigner les alarmes !
Dalila ! Dalila ! je t'aime !
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Éclair. - Violent coup de tonnerre. | |
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DALILA |
Mais ! non ! que dis-je ? hélas !
la triste Dalila doute de tes paroles !
Égarant ma raison, tu me trompas déjà
par des serments frivoles !
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SAMSON |
Quand pour toi j'ose oublier dieu,
sa gloire, mon peuple et mon vœu !
Ce dieu qui marqua ma naissance
du sceau divin de sa puissance !
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DALILA |
Eh bien ! connais donc mon amour !
C'est ton dieu même que j'envie !
Ce dieu qui te donna le jour,
ce dieu qui consacra ta vie !
Le vœu qui t'enchaîne à ce dieu
et qui fait ton bras redoutable,
à mon amour fais-en l'aveu,
chasse le doute qui m'accable !
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Éclairs et tonnerre lointains. | |
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SAMSON |
Dalila ! que veux-tu de moi ?
Crains que je ne doute de toi !
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DALILA |
Si j'ai conservé ma puissance,
je veux l'essayer en ce jour.
Je veux éprouver ton amour,
en réclamant ta confiance !
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Éclairs et tonnerre de plus en plus rapprochés. | |
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SAMSON |
Hélas ! qu'importe à ton bonheur
le lien sacré qui m'enchaîne,
ce secret que garde mon cœur ?
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DALILA |
Par cet aveu soulage ma douleur !
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SAMSON |
Pour le ravir, ta force est vaine !
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Éclairs sans tonnerre. | |
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DALILA |
Oui ! vain est mon pouvoir,
car vaine est ta tendresse !
Quand je veux le savoir,
ce secret qui me blesse,
dont je veux la moitié,
oses-tu dans ton âme
sans honte et sans pitié,
m'accuser d'être infâme ?
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SAMSON |
D'une immense douleur
ma pauvre âme accablée
implore le seigneur
d'une voix désolée.
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DALILA |
J'avais paré pour lui
ma jeunesse et mes charmes !
Je n'ai plus aujourd'hui
qu'à répandre des larmes.
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SAMSON |
Dieu tout-puissant, j'invoque ton appui !
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DALILA |
Pour ces derniers adieux
ma voix est impuissante.
Fuis ! Samson, fuis ces lieux
où mourra ton amante !
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SAMSON |
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DALILA |
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SAMSON |
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DALILA |
Ton secret ?
Ce secret qui cause mes alarmes !
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Éclairs sans tonnerre. | |
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SAMSON |
L'orage sur ces monts
déchaîne sa colère.
Le seigneur sur nos fronts
fait gronder son tonnerre.
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DALILA |
Je le brave avec toi !
Viens !
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SAMSON |
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DALILA |
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SAMSON |
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DALILA |
Que m'importe la foudre !
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SAMSON |
Je ne puis m'y résoudre -
c'est la voix de mon dieu.
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DALILA |
Lâche ! cœur sans amour,
je te méprise. Adieu !
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Éclairs et tonnerre. | <- Philistins
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Dalila court vers sa demeure; l'orage est dans toute sa fureur. Samson, levant les bras au ciel, semble invoquer dieu. Il s'élance à la suite de Dalila, hésite et entre enfin dans sa demeure. Par la droite arrivent des soldats Philistins qui s'approchent de la demeure. | |
Violent coup de tonnerre. | |
Dalila parait à sa fenêtre. | |
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DALILA |
À moi ! Philistins ! à moi !
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SAMSON |
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Les soldats se précipitent dans la demeure de Dalila. | |
Violent coupe de tonnerre. | |
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