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Le thèâtre représente une galerie antique, très-profonde, extraimement riche d'architecture, ornée de bas-reliefs et attributs militaires, deux portes en arcades à droite et à gauche; l'une (à gauche) conduisant à la salle des gardes, et l'autre (à droite) menant à la fortesse; dans le milieu de la galerie, est une statue équestre, dont le sujet et le figures annoncent la tyrannie du maître. Une table et un fauteuil sont au bord de l'avant-scène. | |
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Scène première |
Lodoïska, Lysinka, Altamoras, Gardes. |
Q
Lodoïska, Lysinka, Altamoras, Gardes
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Parlé | |
LODOÏSKA |
Quel nouveau crime médite ton maître et le détermine de nous tirer à l’horrible séjour où nous
sommes confinées ?
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ALTAMORAS |
Il ne m’appartient pas de pénétrer ses desseins; il m’a ordonné de vous conduire ici... c’est tout ce que je puis vous dire.
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LYSINKA |
Ministre perfide d’un tyran cruel ! peux-tu partager sa barbarie ?
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ALTAMORAS |
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LYSINKA |
Eh ! quoi, le sort d'une infortunée ne paut ?...
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ALTAMORAS |
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LYSINKA |
Oses-tu appeller un devoir l'odieux emploi de persécuter une femme intéréssante et malhereuse ?
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ALTAMORAS |
Vous pouvez mettre un terme à ses malheurs, et je puis de moins vons donner ce conseil... engagez madame à profiter d'un dernier instant de clémence, à ce prix vos prisons vont s'ouvrir, et le bonheur renaïtra pour toutes deux.
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LODOÏSKA |
C'en est assez, l'image du bonheur que tu a ici l'audace de m'offrir, révolte tous mes sens !... n'insulte pas plus longtems à ma douleur... sors et lasse nous.
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| Altamoras ->
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Scène deuxième |
Lodoïska, Lysinka, Gardes. |
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LYSINKA |
Vous voyez comme on nous traite ! Ne dissimulerez-vous jamais avec vos tyrans ?
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LODOÏSKA |
Ah ! que ne puis-je accroître leur rigueur. Je chéris d'ajourd'hui notre prison ! J’ai vu, j’ai entendu Floreski !... Ma chère Lysinka, je ne suis plus malheureuse !
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LYSINKA |
Dequoi nous servira cette faible espérance ? Il a causé votre malheur et ne pourra le réparer.
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LODOÏSKA |
Ne l'accuse point, il a fait son devoir, je l'en estime d'avantage !... Il devait sa voix à son prince.
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LYSINKA |
Votre père peut-il être assez cruel !
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LODOÏSKA |
Il est loin sans doute de prévoir l'abus qu'on fait ici de sa confiance.
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LYSINKA |
Eh ! quoi, point de nouvelles de Varsovie ? que je plains votre mère !
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LODOÏSKA |
Ah ! ma bonne, combien elle doit souffrir !
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LYSINKA |
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LODOÏSKA |
Rassure-toi. Mon cher Floreski a entendu la voix de Lodoïska, et le ciel qui protège l'innocence, l'a sans doute envoyé pour nou sauver.
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[N. 8 - Récitatif et Air] | N
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| (Pendant le récitatif et l'air suivant, Lysinka s'assied et s'appuye sur la table.) | |
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Que dis-je, ô ciel ! si, contre mon attente,
il voulait s’introduire en cet affreux séjour,
grand dieu ! il est perdu, si jamais il le tente !
Je connais sa valeur, je connais son amour !
Pourquoi me suis-je fait connaître...
quoi !... ne devais-je pas songer
que j’allais l’exposer aux plus cruels danger...
ah ! malgré mes conseils... il s’armera, peut-être...
mais il était perdu pour moi...
Pouvais-je contenir mon cœur en sa présence ?...
Il fallait garder le silence...
oui ! tout m’en imposait la loi !...
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| |
|
Hélas ! dans ce cruel asile
c’était assez de mon malheur,
du moins une douleur tranquille
y consumait mon triste cœur.
Pour moi seule j’avais à craindre,
et je languissais dans les fers;
j’attendais enfin sans me plaindre
la fin des maux que j’ai soufferts !
Mais pour moi, s’il s’expose,
je mourrai mille fois;
moi seule, je suis la cause
des maux que je prévois.
Floreski ! je m’efforce,
à souffrir leur rigueur;
mais je n’ai pas la force
de causer ton malheur !
| S
(♦)
(♦)
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| |
Parlé | |
LYSINKA |
Calmez-vous, ma fille... il sera prudent... mais à minuit vous devez recevoir une lettre de lui, et Dourlinski choisit justement ce jour pour vous donner plus de liberté.
| |
LODOÏSKA |
Crois-moi, ce n'est pas pour long-tems. Mais s'il voulait aujourd'hui rompre mes fers... rapporte t'en à mon amour, le courroux que je vais lui témoigner, lui en fera bientôt perdre la pensée.
| |
LYSINKA (avec émotion) |
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Scène troisième |
Lodoïska, Lysinka, Dourlinski, Gardes. |
<- Dourlinski
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DOURLINSKI |
Lysinka, sortez et laissez-nous seuls.
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LYSINKA |
Seigneur, jusqu’à ce moment je ne l’ai point quittée... souffrez...
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DOURLINSKI |
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| (Lysinka se retire.) | Lysinka ->
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Scène quatrième |
Lodoïska, Dourlinski, Gardes, ensuite Altamoras. |
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| |
LODOÏSKA |
Vous avez bien toute la faiblesse des tyrans; vous redoutez jusqu’à la présence d’un témoin impuissant ?
| |
DOURLINSKI |
Je ne redoute rien... mais je veux vous entretenir seule.
| |
LODOÏSKA |
Quels sont votre sinistres projets ?
| |
DOURLINSKI |
C'est en vain qu'à mon amour vous opposez votre fierté... j’ai résolu d’obtenir votre main.
| |
LODOÏSKA |
Et de quel droit pretens-tu disposer de moi ?
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DOURLINSKI |
Du droit d’un amant qui vous tient en sa puissance.
| |
LODOÏSKA |
Un amant !... Le cruel !... C’est avec des fers que tu veux conquérir un cœur ?
| |
DOURLINSKI |
Il n’a tenu qu’à vous de les briser plutôt, je vous ai offert une immense fortune, en moi un époux qui peut encore vous plaire... à ce prix vous pouvez partager tant de faveurs !
| |
LODOÏSKA |
Homme sans foi ! Ce sont donc là les soins que tu promis à mon père d’avoir pour sa fille ?... Mais, si mes plaintes n'ont encore pu parvenir jusqu'à lui, il viendra, peut-être un jour, en me rendant toute sa tendresse, m'arracher à cet affreuz séjour.
| |
DOURLINSKI |
Cessez de l'espérer... Mon ardeur est égale à mon caractére... J’aime avec fureur, et rien ne me coûtera pour vous posséder... Vos parens, enfin, ne vous reverront jamais, ou ne vous reverront que l'épouse de Dourlinski.
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[N. 9 - Duo] | N
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| |
LODOÏSKA |
A ces traits je connais ta rage;
ce crime est bien digne de toi.
| |
DOURLINSKI |
S’il en est un, c’est votre ouvrage...
non, rien ne changera ma loi.
| |
LODOÏSKA |
Ne crois pas vaincre mon courage;
jamais tu n’obtiendras ma foi.
| |
DOURLINSKI |
Ce Floreski qui vous engage,
ne l’emportera point sur moi.
| |
LODOÏSKA |
| |
DOURLINSKI |
| |
LODOÏSKA |
| |
DOURLINSKI |
De mon chœur soyez souveraine,
vous embellirez ce séjour;
qu’un doux hymen à vous m’enchaîne,
vous verrez luire un plus beau jour.
| |
LODOÏSKA |
Va ! je préfère encore ma chaîne;
oui, je préfère cette tour,
les rigueurs, les tourments, ta haine
aux feux de ton indigne amour.
| |
LODOÏSKA
Ah ! cet excès de violence
est pour toi mon seul sentiment;
s’il faut supporter ta présence,
voilà mon plus cruel tourment.
|
Ensemble
DOURLINSKI
C’est aussi trop de résistance;
non, non plus de ménagement;
je vous dévoue à ma vengeance
et voilà mon dernier serment.
|
| |
| |
Parlé | |
LODOÏSKA |
Mon serment est de te vouer une haine implacable, c’est le seul sentiment que tu puisses m’inspirer; pour la dernière fois, tâches de t'en convaincre, et ne t'occupes plus que des maux que tu veux me faire souffrir.
| |
DOURLINSKI |
Eh bien, vous serez obéie... Gardes, Altamoras,... conduisez madame dans le lieu le plus secret de la tour, et qu'elle y reste ignorée pour jamais. (aux gardes) si quelqu'un de vous ose indiquer le lieu qui la racèle, il payera de sa vie l'abus qu'il aura fait de ma confiance.
| |
LODOÏSKA |
Barbare !... Je ne vous verrai plus, ô mon père !... ô mon cher Floreski !
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Scène cinquième |
Lodoïska, Dourlinski, Altamoras, Lysinka, Chœur, Gardes. |
<- Altamoras, Lysinka, Chœur
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| |
LODOÏSKA (courant à Lysinka) |
Viens, ma bonne, pardonne à ta fille les maux qu’elle te fait partager... Viens passer avec moi des jours dans le douleur !
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DOURLINSKI |
Non, votre nourrice ne vous suivra pas !
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| |
[N. 10 - Septuor et Chœur] | N
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| |
|
Non, non, perdez cette espérance;
c’est sur vous seule désormais
que tombe toute ma vengeance;
vous ne la reverrez jamais.
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LODOÏSKA |
Je bénis le ciel, ô ma bonne !
puisqu’il brise aujourd’hui les fers.
| |
LYSINKA |
Quoi, moi ? que je vous abandonne
à la rigueur de ce pervers !
(Aux gardes.)
Secondez-vous un barbare ?
je veux lui consacrer mes jours.
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DOURLINSKI |
Obéissez;... qu’on les sépare...
| |
CHŒUR |
Laissez-lui ce faible secours !
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DOURLINSKI
Vous osez faire résistance ?
insolens ! craignez mon courroux !
|
Ensemble
ALTAMORAS
Vous osez faire résistance ?
insolens ! craignez son courroux !
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| |
| |
CHŒUR |
Nous implorons votre clémence...
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DOURLINSKI |
| |
LODOÏSKA |
| |
LYSINKA
Non, non, c’est vain qu’on l’espère;
je ne l'abandonnerai pas:
viens; porte plus loin ta colère,
oses l’arracher de mes bras !
DOURLINSKI
Craignez ou servez ma colère,
allez l'arracher de ses bras
CHŒUR
Amis, redoutons sa colère;
allons l’arracher de ses bras.
|
Ensemble
LODOÏSKA
Au sein de ma triste misère,
non, je ne me plaindrai pas;
puisqu’en méritant sa colère
j’éloigne de toi le trépas.
ALTAMORAS
Craignez ou servez sa colère,
allez l'arracher de ses bras
|
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| |
| (On sépare Lodoïska de Lysinka, et on les entraíne.) | Lodoïska, Lysinka, Altamoras, Chœur ->
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Scène sixième |
Dourlinski, Gardes. |
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Parlé | |
DOURLINSKI |
C'est en vain que tu l'espères;... Je n'aurai pas impunément souffert tes cruels dédains;... tu n’appartiendras jamais à ce Floreski, dont tu parle sans cesse... Que ne puis-je le connaître !...
Que n’est-il en ma puissance !... Avec quel plaisir je lui ferais partager le sort que je réserve à son indigne maîtresse !... Mais ce deux étrangers qui ont demandé à m’être présentés que peuvent-ils vouloir ?... Si c’étaient quelques traîtres... Ils me sont suspects, et je veux les interroger sur le champ. Altamoras !...
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|
|
Scène septième |
Dourlinski, Altamoras, Gardes. |
<- Altamoras
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| |
ALTAMORAS |
| |
DOURLINSKI |
Conduis vers moi ces étrangers... Tu ne sais rien de leur message ?
| |
ALTAMORAS |
Non, seigneur: ils ont refusé de s'expliquer, ils attendent le moment de paraître devant vous.
| |
DOURLINSKI |
Introduis-les à l'instant.
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| Altamoras ->
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|
Scène huitième |
Dourlinski, Gardes. |
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| |
DOURLINSKI |
Cette forme mystérieuse me donne des supçons. Oui, ... s'ils ont des desseins,... je saurai les en punir... Mais les voici.
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|
|
Scène neuvième |
Dourlinski, Altamoras, Floreski, Varbel, Gardes. |
<- Altamoras, Floreski, Varbel
|
| |
DOURLINSKI |
Qui êtes-vous ?... Approchez !
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FLORESKI |
(faisant un salut profond)
Ai-je l’honneur de parler au baron de Dourlinski ?
| |
DOURLINSKI |
| |
FLORESKI |
(fait un second salut)
Seigneur...
| |
DOURLINSKI |
Faites trêve à ces révérences. Que demandez-vous ?
| |
FLORESKI (à part à Varbel) |
| |
VARBEL |
| |
DOURLINSKI |
Vous auriez dû prendre hors de chez moi le tems de vous concilier...
| |
FLORESKI |
Seigneur,... je... ne... prenais... counseil de personne;... mais j'observais à mon frère qu'avec... moin de confiance,... on pourrait être intimidé de votre ton.
| |
DOURLINSKI (avec humeur) |
Épargnez-moi l'ennui de vous y faire et répondez...
| |
VARBEL (à part) |
Voici un amaible seigneur qui nous donnera, je crois, de la besogne.
| |
DOURLINSKI |
| |
FLORESKI |
Mon frère et moi appartenions ai prince Altanno... La mort vient de nous enlever notre maître... J'etais le confident de toutes ses pensées, et mon frère, usant près de lui d'un naturel plus gai que moi, souvent amusait ses loisirs.
| |
DOURLINSKI |
| |
VARBEL |
Il est facile de voir que votre seigneurie ne fait grand cas d'un homme jovial !
| |
DOURLINSKI |
| |
VARBEL |
On ne peut disputer des goûts... Mais feu notre maître pensait différentement.. Il avait quelquefois la bonté de sourire à mes saillies... je ne suis point du tout offensé,... monsieur le baron, si mon petit mérite n'a pas l'honneur de vous être agréable.
| |
DOURLINSKI |
Terminons; quel est votre message ?
| |
FLORESKI |
Ne puis-je, pour m’expliquer, obtenir la faveur d’un entretien particulier ?
| |
DOURLINSKI |
Eh bien, que ton frère se retire. (aux gardes) Vous, sortez. (montrant Altamoras) Quant à celui-ci, tu trouveras bon qu'il demeure, tu peux tout dire devant lui. (à Varbel) Suivez-les.
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VARBEL |
(bas à son maître, en se retirant)
Pour dieu, soyez prudent !
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| Gardes, Varbel ->
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Scène dixième |
Dourlinski, Floreski, Altamoras. |
|
| |
DOURLINSKI |
| |
FLORESKI |
Aux approches de la mort, le prince Altanno déclara à son épouse qu’il vous avait confié sa fille,
Lodoïska, et sa mère m’envoie vers vous pour vous la demander.
| |
DOURLINSKI (déconcerté) |
Tu m'étonnes,... et j'ai peine à concevoir qu'un secret de cette importance ait pu t'être révélé...
| |
FLORESKI |
On pourrait donc aussi, seigneur, vous taxer d'imprudence, puisque vous avez près de vous un témoin de notre entretien.
| |
DOURLINSKI |
Il suffit... mais pourquoi n’avez-vous point un écrit de la veuve ?
| |
FLORESKI |
Elle à pensé,... ainsi... que... moi,... que la confiance qui m'avais été accordé... en cette circonstance... était une ... autorité suffisante...
(se remettant)
D'ailleurs, j'ajouterais, seigneur, pour vous convaincre que je ne dois point vous être suspect, que je sais à n'en pouvoir douter que le comte Floreski fait les plus grandes recherches pour retrouver sa maîtresse, et qu'il a le dessein de la disputer à qui voudra la lui ravir.
| |
DOURLINSKI (s'emportant) |
S’il ose venir ici,... je lui garde une retraite...
| |
ALTAMORAS |
Seigneur, contraignez-vous;... son oeil sans cesse vous observe.
| |
DOURLINSKI |
Au surplus, je ne pourrais la lui rendre. Retourne à Varsovie; dis à celle qui t’envoie que je suis fâché de n'avoir que de mauvaises nouvelles à lui apprendre;... que Lodoïska n’est plus ici.
| |
FLORESKI (avec pétulance) |
Quoi ? seigneur, Lodoïska ?
| |
DOURLINSKI |
N’est plus ici, te dis-je... Quel intérêt si pressant excite cet emportement ?
| |
FLORESKI (à part) |
O ciel ! je me trahis. (haut) Seigneur, l'intérêt que j'y prends n'a rien qui vous doive étonner... J'espérais rendre une fille chérie à sa mère èplorée, et je vous avoue qu'il m'en coûte beaucoup de perdre cet espoir.
| |
DOURLINSKI |
Ton message est rempli,... tu peux te retirer.
| |
FLORESKI |
(à part)
Le monstre !
(haut)
Seigneur, ne nous ferez-vous point, à mon frère et à moi, la grâce de nous laisser passer ici la nuit ? nous sommes accablés de fatigue; la forêt n'a point des chemins indiqués; demain, à la pointe du jour, nous sortirons.
| |
| |
[N. 11 - Trio] | N
|
| |
DOURLINSKI, ALTAMORAS |
Malgré moi, ce qu’il propose
m’inquiète et me confond;
son visage se compose,
mais je vois rougir son front.
| |
FLORESKI |
Ciel ! ce que je lui propose,
l’inquiète et le confond;
son visage se compose,
mais je vois pâlir son front.
| |
DOURLINSKI |
Altamoras, que faut-il faire ?
| |
FLORESKI |
Il s’agite et ne répond rien...
| |
ALTAMORAS |
Oui, je le crois un téméraire,
si j’en juge par son maintien.
| |
DOURLINSKI |
Eh bien, en cette circonstance,
Altamoras, que ferons-nous ?
| |
ALTAMORAS |
Il faut agir avec prudence;
dissimulez votre courroux.
| |
FLORESKI |
Toujours il garde le silence...
mais... il appaise son courroux...
| |
ALTAMORAS |
Il faut, si je ne m’abuse,
les retenir en ces lieux;
je veux employer la ruse,
et le deviner tous deux.
| |
FLORESKI
Dans mon cœur avec adresse
renfermons tout mon courroux;
immolons à ma tendresse
les transports d’un cœur jaloux.
ALTAMORAS
Oui, sur lui veillons sans cesse,
un instant contraignez-vous.
Moins de bruit et plus d’adresse,
son secret est tout à nous.
|
Ensemble
DOURLINSKI
Oui, sur lui veillons sans cesse.
Viens, ami, concertons-nous
un instant, avec adresse,
renfermons tout mon courroux.
|
| |
| |
Parlé | |
DOURLINSKI |
(à part à Altamoras)
J’adopte ton projet.
(à Floreski)
Tu peux, avec ton frère, passer ici cette nuit. Vous serez servis en cet endroit: Altamoras, je t’en donne l’ordre.
| |
| |
| (Dourlinski et Altamoras se retirent ensemble, mais se séparent au fond du thèâtre. Avant de se quitter, Dourlinski dit un mot à l'oreille d'Altamoras, et ensuite jette un regard composé sur Floreski.) | Dourlinski, Altamoras ->
|
|
|
Scène onzième |
Floreski seul. |
|
| |
|
Tyran ! il est donc vrai que ton coupable dessein est de soustraire l’infortunée Lodoïska à toute ma tendresse ? Mais n’espère pas jouir du fruit de ton audace. Floreski perdra le jour ou la sauvera de tes mains.
| |
| |
[N. 12 - Air] | N
|
| |
|
Rien n’égale sa barbarie,
oui, je frémis de tant d’horreur,
amour, fureur et jalousie,
venez conduire un bras vengeur,
dans mon courroux trop légitime,
je punirai tes attentats;
ne compte plus sur ta victime,
sans la compter par mon trépas.
| S
|
|
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Scène douzième |
Floreski, Varbel. |
<- Varbel
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| |
Parlé | |
FLORESKI |
Viens, mon cher Varbel, j’ai réussi au gré de nos desirs et nous passons ici la nuit.
| |
VARBEL |
Vous avez fait, il est vrai, un chef-d’oeuvre, vous avez raison de vous en féliciter, c’est une idée lumineuse, un projet superbe, une invention hardie, qui va nous conduire...
| |
FLORESKI |
Au succès de notre entreprise.
| |
VARBEL |
| |
FLORESKI |
| |
VARBEL |
Pas plus que sourd... et vous en allez juger... Lorsque l’infernal baron vous eut quitté... je le vis passer avec son confident... je me glissai derrière cette porte... Dourlinski le laisse après lui avoir parlé à l’oreille... Altamoras, moins prudent que son maître, appelle un des émissaires (avec lesquels vous allez avoir l’honneur de souper) et lui enjoint de l'attendre un moment... bientôt il revient et lui remet un flacon polonais, ma foi, semblable à celui qui est dans notre valise. "Voici, lui dit-il, un liqueur que tu mêleras adroitement dans les verres de ces deux étrangers, sur-tout prends-garde qu'ils s'en apperçoivent, at aussitôt, enfin, que ce breuvage aura produit son effect sur eux, tu viendras m'avertir.»
| |
FLORESKI |
Ô ciel ! les scélérats veulent nous empoisonner !
| |
VARBEL |
Ou du moin nous assoupir et nous fouiller ensuite.
| |
FLORESKI |
Tu as raison, le portrait de Lodoïska que je porte sans cesse, nous aurait bientôt découvert... Eh bien il faut refuser de souper avec eux.
| |
VARBEL |
C’est impossible. C'est le moyen de nous perdre sans ressource.
| |
FLORESKI |
Nous ne pouvons cependant pas nous exposer...
| |
VARBEL |
Il faudrait agir de ruse et... mais les voici... de la prudence, mon cher maître.
| |
|
|
Scène treizième |
Floreski, Varbel, trois Émissaires, Gens du château (apportant une table couverte de fruits et d'aiguières remplies de vin, et des coupes). |
<- Le premier Émissaire, Le second Émissaire, Le troisième Émissaire, Gens du château
|
| |
| (Le premier émissaire doit porter lui-même le flacon dans lequel est contenue la liqueur soporative.) | |
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Messieurs, soyez les bien arrivés, nous apportons, comme vous voyez, dequoi lier connaissance... c'est toujours le verre à la main qu'on fait le bons amis.
| |
VARBEL (à part) |
Oh, les coquins ! (haut) Messieurs, c’est beaucoup d’honneur que vous nous faites.
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Voulez-vous prendre un à-compte ?... je vais vous verser une coupe de vin.
| |
VARBEL |
(à part)
Les scélérats sont pressans...
(haut)
Si vous voulez permettre, il nous fera plaisir d’attendre; mon frère et moi avant d’entrer, avons fait un petit repas aux portes de ce château, vous en voyez les débris.
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
À votre aise, messieurs, nous ne voulons pas vous gêner.
(Il va placer son flacon au milieu de la table.)
| |
| |
[N. 13 - Final II] | N
|
| |
FLORESKI |
Hélas ! comment allons-nous faire ?
ils ont tous les regards sur nous.
| |
VARBEL |
Je le vois bien, le chose est claire,
je suis aussi tremblant que vous.
| |
LE SECOND ÉMISSAIRE |
Je pense moi que c’est un traître.
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
L’un est maître, l’autre est valet;
croyez-moi, je sais m’y connaître.
| |
VARBEL |
Allons, courage, mon cher maître...
point d’imprudence, s’il vous plaît...
le ciel nous servira peut-être !
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Avec adresse observons bien.
| |
FLORESKI |
Nous n’avons donc aucun moyen ?
| |
LE TROISIÈME ÉMISSAIRE |
Si j’en juge par l’apparence,
ils me semblent fort inquiets.
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Contraignez-vous, faites silence;
nous les tenons dans nos filets.
| |
VARBEL |
C’est fait de nous !... je suis en transe...
tous ces messieurs prennent l’accord.
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Il nous faut lier conférence,
oui, faisons-les parler d’abord.
| |
VARBEL (à Floreski) |
Occupez-les, feignez d'écrire...
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Pardon, messieurs, mais entre nous
nous avions quelques mots à dire
qui n’étaient que ennuyeux pour vous.
| |
FLORESKI |
À votre tour, daignez permettre,
ce sera fait dans un moment;
je voudrais écrire une lettre.
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Très volontiers, assurément.
(à part à ses camarades)
Agissons bien pour nous instruire;
observons tout, il faut tout voir.
| |
FLORESKI, VARBEL |
Ô dieu, je souffre le martyre !
| |
TOUS LES ÉMISSAIRES |
Ne laissons rien percevoir.
| |
FLORESKI |
Donne-moi, s’il te plaît, mon frère,
ce qu’il me faut, plume et papier.
| |
VARBEL |
Avant soupé ? pour quelle affaire ?
D’honneur; vous êtes singulier.
| |
FLORESKI |
Ces messieurs veulent bien attendre.
| |
VARBEL |
Soit... voici du vin... quand j’en voi,
je ne puis jamais m’en défendre,
et j’en bois toujours malgré moi.
(Il se verse du vin qu'il prend dans une aiguière.)
| |
FLORESKI |
(qui s'en apperçoit)
Le malheureux que va-t-il faire ?
| |
LE SECOND ÉMISSAIRE (au premier) |
Faut-il lui verser du flacon ?
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Ne pressons rien, attends son frère
ensemble ils prendront la boisson.
| |
VARBEL |
(après avoir bu)
Fort bon ! j’en jure ma parole.
(à part)
Hélas ! qu’allons-nous devenir,
s’ils nous font avaler la fiole ?
| |
FLORESKI |
(écrivant)
Ô ciel ! Varbel me fait frémir !
| |
| |
| (Ici Floreski écrit, et veut avoir l'air de se cacher; cela excite la curiosité des émissaires qui vont à bas bruit épier derrière lui; Varbel est sur les épines, et ne sait quel parti prendre: il est inspiré tout d'un coup, et pendant le ritournelle qui est conforme à la situation, il profite de l'instant où les émissaires sont occupés autour de Floreski, et va prendre le flacon qui est dans sa valise, vient le substituer adroitement à celui qui est sur la table, et cache le soporatif sous sa pelisse, puis il dit:) | |
| |
VARBEL |
Messieurs, cela n’est pas honnête,
de me laisser seul m’ennuyer.
(Il arruche le papier des mains de Floreski qui vient à lui, le dechire et en jette les morceau à terre.)
(à Floreski)
Mais, laisse donc-là ta conquête !
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Pourquoi déchirer ce papier ?
| |
VARBEL |
C’est l’amour qui trouble sa tête.
| |
LE PREMIER ÉMISSAIRE |
(à ses camarades)
Hum ! je crois qu’il veut nous railler.
(au deuxième Émissaire)
Voici l’instant, mon camarade;
prudemment verse la liqueur...
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VARBEL |
(près de la table, d'un air triomphant)
Mes chers amis ! buvons rasade !
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LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Allons, messieurs, de tout mon cœur.
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FLORESKI |
(tirant Varbel à part)
Eh ! quoi: malheureux, tu vas boire ?
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VARBEL |
Ah ! ne craignez rien pour nous:
acceptez et daignez m’en croire:
cédez; la victoire est à nous !
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| (Pendant cet a parte, le deuxième émissaire verse dans deux coupes la liqueur du flacon qui se trouve sur la table et qu'il croit falsifiée, ensuite il va rajoindre le troisième émissaire, qui ayant ramassé les morceaux du papier que Varbel a déchiré, cherche à les rassembler; tous deux veulent s'instruire de ce qui peut s'y trouver écrit, cela impatiente le premier émissaire qui vient à eux et dit:) | |
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LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Ne pouvez-vous donc vous contraindre ?
eh ! quoi, toujours vous éloigner ?
quand ils ne seront plus à craindre
vous pourrez tout examiner.
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| (Pendant ce tems, Varbel se hâte de verser dans les coupes de ses adversaires la liqueur soporative qu'il a caché sous sa pelisse: Floreski qui s'apperçoit enfin de l'adresse de son valet, porte sans cesse les yeux sur les trois émissaires qui sont rassemblés pour l'a parte ci dessus; mais il indique à Varbel, par le tremblement qu'il éprouve, toute l'impatience qu'il ressent, et le desir qu'il a de voir le succès de cette ruse.) | |
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Le premier émissaire vient ensuite prendre deux coupes que le second émissaire a remplies, et les présente à Floreski et à Varbel. | |
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TOUS ENSEMBLE
Amis ! que ce divin breuvage
soit fatal à tous les trompeurs;
qu’aux bons son salutaire usage,
soit la plus douce des liqueurs !
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| (Ils boivent tous.) | |
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LE PREMIER ÉMISSAIRE |
Bon ! bon ! les voilà qu’ils y viennent.
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FLORESKI, VARBEL |
Bon ! bon ! les voilà qu’ils s'y prennent.
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LES TROIS ÉMISSAIRES |
Nous allons bientôt tout savoir !
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FLORESKI, VARBEL |
Bientôt ils n’y vont plus rien voir !
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LE PREMIER ÉMISSAIRE |
(chancelant)
C’est singulier; je vois tout trouble...
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VARBEL |
Dans un moment tu verras double.
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LE SECOND ÉMISSAIRE |
Ô ciel ! tout tourne... autour de moi...
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VARBEL |
Oh ! je te crois de bonne foi !
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LE TROISIÈME ÉMISSAIRE |
Eh ! mais, mon dieu... je n'y vois goutte...
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VARBEL |
Il faut le voir... si l’on en doute.
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LES ÉMISSAIRES |
(en désordre)
Mais; c’est... égal... observons bien.
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VARBEL |
Observez qu’ils n’y voient rien.
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LES ÉMISSAIRES
Ayons de la vigilance,
faisons bien notre devoir...
mais... je tombe... en défaillance.
Ô ciel ! ...je n’y... puis... plus voir...
VARBEL
Mon heureuse prévoyance
vient d’enchaîner leur pouvoir.
Mon adroite vigilance
vient ranimer mon espoir.
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Ensemble
FLORESKI
Ton heureuse prévoyance
vient d’enchaîner leur pouvoir.
Ton adroite vigilance
vient ranimer mon espoir. )
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| (Ici Altamoras paraít au fonds de la galerie, s'apperçoit du contraire effet de la ruse; par un gest il en témoigne sa rage, et retourne sur ses pas.) | <- Altamoras
Altamoras ->
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FLORESKI |
Ah ! la fureur qui les anime
pour nous n’est plus à redouter.
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VARBEL |
Il ne sont pas seuls pour ce crime,
seigneur, vous n’en pouvez douter.
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
Viens, viens, suis-moi...
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VARBEL |
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FLORESKI |
(prends deux sabres à la ceinture des émissaires)
Tiens, prends ce fer...
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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FLORESKI |
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VARBEL |
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| (Floreski entraíne Varbel, ils sont tous deux dans le plus grand désordre, et au moment qu'ils sont près de sortir de la galerie, des gardes fondent sur eux et les désarment: Dourlinski parait sur les marches de la galerie entourné da soldats.) | <- Gardes, Dourlinski, Altamoras, Chœur
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Scène quatorzième |
Floreski, Varbel, Dourlinski, Altamoras, Les trois Émissaires évanouis, Gardes, Chœur. |
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DOURLINSKI |
Traîtres ! qu’osiez-vous entreprendre ?
pensiez-vous sortir de ces lieux ?
vous voulez encore vous défendre !
Tremblez, tremblez, audacieux !
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FLORESKI |
(se découvrant à Dourlinski)
Va, d’effroi je suis incapable;
Floreski voulait te tromper,
le sort te sert, heureux coupable,
crains de le laisser échapper.
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DOURLINSKI |
(avec surprise mêlée de joie)
Floreski !...
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FLORESKI |
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DOURLINSKI |
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FLORESKI |
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DOURLINSKI |
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FLORESKI |
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DOURLINSKI |
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FLORESKI |
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DOURLINSKI (avec joie) |
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(aux Gardes) |
Saisissez ce téméraire...
servez mon cœur furieux !
Préparez pour ma colère
les tourments le plus affreux !
| S
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FLORESKI, VARBEL
Saisissez un téméraire,
servez son cœur furieux;
préparez pour sa colère
les tourments le plus affreux !
ALTAMORAS
Saisissez un téméraire,
servez son cœur furieux;
préparez pour sa colère
les tourments le plus affreux !
|
Ensemble
DOURLINSKI
Saisissez un téméraire,
servez mon cœur furieux;
préparez pour ma colère
les tourments le plus affreux !
CHŒUR
Saisissons ce téméraire !
servons son cœur furieux !
préparons pour sa colère
les tourments le plus affreux !
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| (On entraíne Floreski et Varbel l'un à droite de la galerie, l'autre à gauche; quand ils sont près à être séparés au fond de la galerie, ils s'échappent tous deux des bras qui les retiennent, et volent pour s'embrasser, on les sépare encore; Varbel est enlevé, et Floreski sort avec fierté par le fond de la galerie, suivi par tous les soldats; Dourlinski s'applaudit en suivant des yeux son rival.) | Gardes, Floreski, Varbel, Altamoras ->
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