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Scène première |
Le thèâtre représente un vaste salon du palais d'Admette. Évandre, Peuple, qui entre en dansant et en chantant. |
Q
(aucun)
<- Évandre, Peuple
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LE CHŒUR
Que les plus doux transports succèdent aux alarmes,
le ciel vient de tarir la source de nos larmes.
Vive Admette, vive à jamais,
un roi, l'amour de ses sujets.
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Reprise du chœur, avec la danse. | |
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Que les plus doux transports succèdent aux alarmes !
Le ciel vient de tarir la source de nos larmes.
Le plus aimé des rois à nos vœux est rendu,
des mains de la mort implacable,
les dieux ont arraché le glaive redoutable,
sur lui, sur tout son peuple à la fois suspendu.
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Scène seconde |
Admette, et les acteurs précédents, plusierus embrassent les genoux d'Admette. |
<- Admette
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LE CHŒUR |
Ô mon roi !... notre appui !... notre père !... ô mon maître !
Ô roi le plus chéri, le plus digne de l’être !
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ADMETTE |
Ô mes enfants ! ô mes amis !
Vous enchantés mon cœur de la plus douce ivresse;
je verse dans vos bras des larmes de tendresse.
Ô mes enfants ! ô mes amis !
vous m’aimés, mes vœux sont remplis.
Mais par quel art nouveau, par quel heureux miracle
des portes du trépas ramené parmi vous,
goutai-je des plaisirs si sensibles, si doux ?
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ÉVANDRE |
Sur vos destins s’est expliqué l’oracle !
Vos jours alloient finir, si quelqu’un à la mort
ne s’offroit pour victime.
Un héros inconnu, par un effort sublime
a satisfait pour vous à la rigueur du sort.
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ADMETTE |
Oracle affreux ! ô rigueur inouïe !
De vos faveurs, grands dieux ! sont-ce là les effets ?
Croyés-vous qu’à ce prix je puisse aimer la vie;
moi qui consentirois qu’elle me fût ravie,
pour le dernier de mes sujets ?
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LES CORYPHÉES (alternativement avec le chœur)
Vivés, aimés des jours dignes d’envie,
jouissés du bonheur de combler tous les vœux
de l’épouse la plus chérie:
de rendre tout un peuple heureux.
Ah ! quel que soit cet ami généreux
qui pour son roi se sacrifie,
mourant pour vous, pour la patrie,
son sort est assez glorieux.
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ADMETTE |
Alceste, chère Alceste, ah ! qu’il m’est doux de vivre,
pour adorer encor vos vertus, vos appas !
Mais, pourquoi ne vient-elle pas
partager les transports où tout mon cœur se livre ?
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ÉVANDRE |
C’est à ses cris, c’est à ses pleurs puissant,
que les dieux en courroux ont calmé leur colère;
à ces dieux adoucis sa touchante prière
adresse en ce moment des vœux reconnaissants.
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Scène troisième |
Les acteurs précédents, Alceste, avec sa suite. |
<- Alceste, Suite
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ADMETTE |
(vivement, en courant à Alceste)
Alceste !
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ALCESTE |
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ADMETTE, ALCESTE |
O moment fortuné !
Je te revois !
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ALCESTE |
Tu vis ! Les dieux m’ont exaucée.
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ADMETTE, ALCESTE |
Je ne crains plus du sort le courroux obstiné,
et ma douleur est effacée.
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Plus de pleurs, plus de tristesse,
livrons-nous à l’allégresse;
quel moment plein de douceur !
Admette va faire encore,
de son peuple qui l’adore,
et la gloire et le bonheur !
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ALCESTE |
Ces chants me déchirent le cœur !
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LE CHŒUR
Plus de pleurs, plus de tristesse,
livrons-nous à l’allégresse;
quel moment plein de douceur !
Admette va faire encore,
de son peuple qui l’adore,
et la gloire et le bonheur !
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ADMETTE |
Transports flatteurs que tout mon cœur partage,
qu’il sent bien tout le prix d’un aussi tendre hommage !
Oui, les dieux adoucis, après tant de rigueurs,
me sont enfin jouir de toutes leurs faveurs.
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UN CORYPHÉE, LE CHŒUR, LA DANSE
Parés vos fronts de fleurs nouvelles,
tendre amants, heureux époux,
et l’hymen et l’amour, de leurs mains immortelles,
s’empressent d’en cuëillir pour vous.
Puissent vos belles destinées
se prolonger au gré de vos désirs !
Puissent la gloire et les plaisirs
compter seuls les instants de vos longues années.
Parés vos fronts de fleurs nouvelles,
tendre amants, heureux époux,
et l’hymen et l’amour, de leurs mains immortelles,
s’empressent d’en cuëillir pour vous.
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UNE CORYPHÉE
Heureuse épouse, tendre Alceste,
jouissés de cet heureux jour,
de tous les dons de la faveur céleste,
et des bienfaits que vous offre l’amour.
Parés vos fronts de fleurs nouvelles,
tendre amants, heureux époux,
et l’hymen et l’amour, de leurs mains immortelles,
s’empressent d’en cuëillir pour vous.
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ALCESTE
Ô dieux ! soutenés mon courage;
je ne puis plus cacher l’excès de mes douleurs,
et malgré moi des pleurs
s’échappent de mes yeux, et baignent mon visage.
| S
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LE CHŒUR |
Parés vos fronts de fleurs nouvelles,
tendre amants, heureux époux,
et l’hymen et l’amour, de leurs mains immortelles,
s’empressent d’en cuëillir pour vous.
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ADMETTE |
Ô moments délicieux !
Alceste, cher objet de toute ma tendresse;
c’est toi, c’est ton amour, qui me rend précieux !...
Mais que vois-je, et pourquoi la plus sombre tristesse
se peint-elle encor dans tes yeux ?
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ALCESTE |
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Air. | |
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ADMETTE
Bannis la crainte et les alarmes;
que le plaisir succède à la douleur:
c’est à lui de sécher nos larmes;
c’est par toi qu’il plaît à mon cœur.
La vie est un bienfait de la bonté céleste;
mais ce qui me la fait chérir,
mais tout le charme d’en jouir,
est un don de l’amour d’Alceste.
Bannis la crainte et les alarmes,
que le plaisir succède à la douleur:
c’est à lui de sécher nos larmes;
c’est par toi qu’il plaît à mon cœur.
| S
(♦)
(♦)
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ALCESTE |
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ADMETTE |
Tu pleures !... je tremble... à de nouveaux malheurs
serions-nous réservés encore ?
Mes enfants, où sont-ils ? dissipe mes frayeurs.
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ALCESTE |
Le ciel n’a point sur eux étendu ses rigueurs.
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ADMETTE |
Ils respirent, tu vis, tu sais que je t’adore
pourquoi donc verses-tu des pleurs ?
Tu ne me réponds pas ?
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ALCESTE |
Dieux ! que puis-je lui dire ?
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ADMETTE |
Je cherche tes regards, tu détournes les yeux !
Ton cœur me fuit, je l’entends qui soupire.
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ALCESTE |
Ô douleur ! ô tourment affreux !
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ADMETTE |
Ce cœur pour ton époux n’est-il donc plus le même ?
Il versoit dans le mien ses peines, ses plaisirs.
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ALCESTE |
Les dieux ont entendu mes vœux et mes soupirs,
ils savent, ces dieux, si je t’aime.
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Air. | |
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Je n’ai jamais chéri la vie,
que pour te prouver mon amour.
Ah ! pour te conserver le jour,
qu’elle me soit cent fois ravie.
Je t’aimerai jusqu’au trépas,
jusque dans la nuit éternelle;
et da ma tendresse fidelle,
la mort ne triomphera pas.
Je n’ai jamais chéri la vie,
que pour te prouver mon amour.
Ah ! pour te conserver le jour,
qu’elle me soit cent fois ravie.
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ADMETTE |
Tu m’aimes, je t’adore, et tu remplis mon cœur
des plus vives alarmes.
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ALCESTE |
Ah ! cher époux, pardonne à ma douleur;
je n’ai pu te cacher mes larmes.
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ADMETTE |
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ALCESTE |
On t’a dit à quel prix
les dieux ont consenti de calmer leur colère,
et t’ont rendu ces jours si tendrement chéris.
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ADMETTE |
Connois-tu cet ami, victime volontaire ?
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ALCESTE |
Il n’auroit pu survivre à ton trépas.
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ADMETTE |
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ALCESTE |
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ADMETTE |
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ALCESTE |
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ADMETTE |
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ALCESTE |
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ADMETTE |
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ALCESTE |
Tout mon cœur se déchire.
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ADMETTE |
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ALCESTE |
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ADMETTE |
Alceste ! au nom des dieux,
au nom de cet amour si tendre, si fidèle,
qui fait tout mon bonheur, qui comble tous mes vœux;
romps ce silence odieux
dissipe ma frayeur mortelle !
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ALCESTE |
Mon cher Admette, hélas !
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ADMETTE |
Tu me glace d’effroi;
parle ! quel est celui, dont la pitié cruelle
l’entraîne à s’immoler pour moi ?
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ALCESTE |
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ADMETTE |
Ô silence funeste !
Parle ! enfin je l’exige.
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ALCESTE |
Eh ! quel autre qu’Alceste
devoit mourir pour toi ?
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LE CHŒUR |
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ADMETTE |
Toi !... ciel !... Alceste !...
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LE CHŒUR |
Ô malheureuse Admette,
que poursuit le sort en courroux !
Ô généreux effort d’une vertu parfaite,
Alceste meurt pour son époux !
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ADMETTE |
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ALCESTE |
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ADMETTE |
Ah ! laisse-moi, cruelle !
Laisse-moi !
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ALCESTE |
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ADMETTE |
Non, laisse-moi mourir !
Laisse-moi succomber à ma douleur mortelle,
à des tourments que je ne puis souffrir.
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ALCESTE |
Calme cette douleur, ce désespoir extrême,
vis ! conserve des jours si chers à mon amour.
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ADMETTE |
Tu veux mourir, tu veux me quitter sans retour ?
et tu veux que je vive ? et tu dis que tu m’aimes ?
Qui t’a donné le droit de disposer de toi ?
Les serments de l’amour et ceux de l’hyménée,
ne te tiennent-ils pas à mes lois enchaînée ?
Tes jours, tous tes moments ne sont-ils pas à moi ?
Peux-tu me les ravir sans être criminelle ?
Peux-tu vouloir mourir, cruelle !
sans trahir tes serments, ton époux et ta foi ?
Et les dieux souffriraient cet affreux sacrifice ?
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ALCESTE |
Ils ont été sensibles à mes pleurs.
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ADMETTE |
D’un amour insensé, leur barbare caprice
approuveroit les fureurs ?
Non, je cours réclamer leur suprême justice;
ils tourneront sur moi leurs coups;
ils reprendront leur première victime,
ou ma main, ne suivant qu’un transport légitime,
satisfera doublement leur courroux.
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ALCESTE |
Arrête, ô ciel ! ah ! cher époux !
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Air. | |
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ADMETTE
Barbare ! non, sans toi je ne puis vivre;
tu le sais, tu n’en doutes pas;
et pour sauver mes jours, ta tendresse me livre
à des maux plus cruels cent fois que le trépas.
La mort est le seul bien qu’il me reste à prétendre,
elle est mon seul recours dans mes tourments affreux,
et l’unique faveur que j’ose encore attendre
de l’équité des dieux.
Barbare ! non; sans toi je ne puis vivre.
(Il sort.)
| Admette ->
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ALCESTE |
Opposés à ces vœux un invincible obstacle,
grands dieux, pour mon époux, j’implore vos secours,
calmés son désespoir, et conservés ses jours !
Laissés-moi seule accomplir votre oracle.
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Scène quatrième |
Alceste, Peuple. |
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UNE VOIX, LE CHŒUR |
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UNE AUTRE I |
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UNE AUTRE II |
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UNE AUTRE III |
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UNE AUTRE IV |
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UNE AUTRE V |
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TOUS |
Nos vœux, nos prières et nos larmes,
grands dieux ! ne peuvent vous fléchir ?
Et vous allés nous la ravir.
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ALCESTE |
Dérobés-moi vos pleurs, cessés de m’attendrir.
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Air. | |
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Ah ! malgré moi, mon foible cœur partage
vos tendres pleurs, vos regrets si touchants;
et je sens trop dans ces cruels instants
que j’ai besoin du plus ferme courage.
Voyés quelle est la rigueur de mon sort,
épouse, mère et reine si chérie...
rien ne manquoit au bonheur de ma vie,
et je n’ai plus d’autre espoir que la mort.
Quel supplice, quelle rigueur !
Il faut quitter pour jamais ce que j’aime.
Cet effort, ce tourment extrême
et me déchire, et m’arrache le cœur.
| S
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LE CHŒUR
Ô que le songe de la vie
avec rapidité s’enfuit,
comme la fleur épanouie,
qu’un souffle des autans flétrit.
Alceste, si jeune, si belle,
meurt au plus brillant de ses jours;
et la parque injuste et cruelle,
de son bonheur tranche le cours.
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Fin du second acte. | |
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